Cuisine et vins

La guerre des bouchons encore et toujours d'actualité

De l'aggloméré au plastique en passant par la capsule à vis, les bouchons des bouteilles de vin se déclinent aujourd'hui à foison. Malgré certaines critiques, c'est toutefois le liège qui reste la star des rayons.

Vous pensez que le bouchon n'est qu'un petit accessoire anodin ? Tant s'en faut ! En matière d'œnologie, les spécialistes le savent : c'est un élément essentiel pour assurer la bonne conservation du vin et son évolution. Deux bouteilles issues de la même cuvée veilleront différemment en fonction du type de bouchon utilisé. Les professionnels rivalisent alors de technicité pour concevoir des systèmes de fermeture de plus en plus performants. Tour d'horizon.

L'indétrônable liège

Voilà plus de trois siècles que l'écorce du chêne-liège est utilisée pour faire des bouchons de bouteilles ! Matériau naturel, étanche, élastique et compressible, cet opercule a depuis longtemps fait la preuve de son efficacité pour préserver ces nectars. En permettant les échanges gazeux avec l'extérieur, il favorise en effet la bonne évolution du vin, raison pour laquelle les professionnels le privilégient pour les crus de qualité. Les maisons de champagne n'utilisent d'ailleurs que des bouchons en liège ! Seul impératif : les bouteilles doivent être couchées pour que le liège soit humecté en permanence et que l'air ne puisse donc pas pénétrer. Les vins effervescents peuvent en revanche être stockés debout puisque la lente évaporation du gaz assure une humidité suffisante au bouchon.
Plus de 70 % des vins dans le monde sont actuellement bouchés avec du liège. Mais tous les modèles ne sont pas identiques. Outre le liège naturel, très majoritaire, on trouve aussi des bouchons colmatés moins onéreux et réservés aux vins à déguster jeunes, ainsi que d'autres à base de granulats de liège dédiés aux crus ayant une durée de garde de quelques mois.

La recherche à la rescousse

Malgré tous ses avantages, ce mode de bouchage est toutefois l'objet de virulentes attaques depuis une bonne dizaine d'années. La cause ? Le trichloroanisole. Si elle se développe, cette molécule peut en effet donner un arrière-goût de moisi au vin. On parle alors du fameux « goût de bouchon ». En 2004, Robert Parker, un célèbre critique de vins américains, arguait que jusqu'à 15 % des bouteilles pouvaient être gâchées. Convaincu que le liège avait fait son temps, le professionnel avait même prédit sa chute libre d'ici à 2015.
Pour regagner les faveurs des œnologues, les fabricants ont donc investi à fond dans la recherche avec des résultats payants à la clé. Plusieurs études démontrent en effet que le nombre de bouteilles au goût altéré n'a cessé de diminuer, tombant entre 3 et 5 % en fonction des rapports. Allant plus loin, le groupe portugais Amorim, un géant du marché dont les bouchons ferment une bouteille sur quatre dans le monde, a carrément lancé en 2016 un procédé high-tech visant à analyser un à un ses opercules en liège pour garantir qu'ils étaient exempts de trichloroanisole. Avec ses bouchons reconstitués à partir de microgranulés de liège, Diam Bouchage, une filiale du groupe français Œneo, garantit elle aussi des opercules non contaminés et mise en plus sur une conservation homogène durant de longues années.

Des alternatives à la marge

Si le règne du liège n'est donc pas près de s'achever, d'autres techniques de bouchage se sont tout de même fait une place sur le marché.
Le bouchon synthétique en plastique s'est notamment développé pour les vins d'entrée et de milieu de gamme. Alternative moins onéreuse que le liège, ce matériau est neutre pour les arômes et ne se délite pas à l'ouverture. Très perméable, la matière thermoplastique évite tout risque d'oxydation et de goût bouchonné et permet de conserver les bouteilles debout. Bémol : ces bouchons n'apprécient guère les variations de température et encore moins la chaleur, tandis que leur résistance dans le temps est faible. Ils sont par conséquent surtout utilisés pour les vins à boire jeunes.
Plus fiable sur la durée, la capsule à vis en aluminium est pour sa part la coqueluche de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Mis au point dans les années 70, ce système de fermeture simple et efficace a depuis le vent en poupe. Outre sa simplicité d'utilisation, la capsule évite tout risque de goût de bouchon, assure une homogénéité d'une bouteille à l'autre, tandis que sa très grande étanchéité permet de stocker les bouteilles debout. C'est un opercule idéal pour conserver les arômes et la fraîcheur des vins à déguster rapidement.

Zoé Pozini
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