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Quels poissons manger pour avoir bonne conscience ?

Fléau des océans, la surpêche menace la survie même de bon nombre d'espèces. Pour consommer du poisson de façon responsable, il faut alors s'orienter vers la pêche durable. Encore faut-il pouvoir l'identifier correctement…

Nous sommes particulièrement friands de poissons. Alors que les citoyens européens en consomment 20 kg en moyenne par an, soit deux fois plus qu'il y a un demi-siècle, les Français en dévorent 35 kg chaque année ! Pour répondre à une demande en hausse au niveau mondial, d'immenses bateaux usines vident alors les océans, au mépris le plus total de la biodiversité.

Chronique d'un désastre annoncé

Voilà des années que les associations alertent contre les méfaits de la surpêche. Or, malgré de multiples campagnes de sensibilisation, les choses sont loin de s'arranger.
En 2018, un rapport de l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a révélé qu'un tiers des ressources marines étaient à l'heure actuelle surexploitées au niveau mondial, contre un quart il y a une décennie. D'après l'association WWF, la mer Méditerranée est même carrément vidée de ses ressources, puisque 93 % des espèces y sont surexploitées.
Mais le pire dans ces chiffres catastrophiques, c'est que beaucoup de poissons sont tués pour rien ! Selon le rapport de la FAO, 35 % des spécimens élevés ou pêchés sont ainsi gaspillés, soit parce qu'ils sont jugés trop petits et rejetés morts dans l'eau, soit parce qu'ils pâtissent de mauvaises conditions de réfrigération.

Acheter en connaissance de cause

Comment lutter contre ce désastre annoncé ? D'abord en sachant de quoi on parle. La surpêche fait référence à une pêche trop intensive par rapport aux réserves de poissons disponibles, ce qui entrave leur renouvellement naturel. Plusieurs facteurs doivent cependant être pris en compte.
On l'aura compris, le premier élément essentiel correspond aux stocks disponibles. Symbole de ces dérives, la morue de Terre-Neuve a été décimée au XXe siècle et ne parvient toujours pas à reconstituer sa population alors que sa pêche est interdite depuis 1992.
Certaines zones géographiques sont aussi davantage exploitées. Alors que les pays riches ont été les premiers à vider les océans, ce sont à présent les États les moins développés qui répondent au plus gros de la consommation internationale au détriment de leurs fonds marins.
L'impact environnemental n'est enfin pas le même selon la technique de pêche utilisée. Avec son immense filet qui racle les sols sans aucune distinction des espèces, le chalut de fond est particulièrement dévastateur.

Des logos pour s'y retrouver

Une fois qu'on a conscience du problème, il s'agit d'agir. Le premier réflexe doit être de regarder l'étiquette de votre poisson. La réglementation impose d'y indiquer le nom de l'espèce, la méthode de production (pêche ou élevage), sa zone de provenance et la technique de pêche utilisée. Bémol : deux tiers des étiquetages de poissons de grande distribution sont « manquants, fantaisistes ou trop vagues », selon une enquête d'UFC-Que Choisir publiée fin 2018.
Des labels permettent alors d'effectuer des achats plus responsables. MSC « Pêche durable » est le plus connu. Vous pouvez voir cette pastille représentant un poisson sur fond bleu foncé dans de multiples enseignes. Ce label a été créé il y a vingt ans par l'association WWF et la multinationale de l'agroalimentaire Unilever. Bien que cette certification impose en principe un cahier des charges drastique aux pêcheurs, elle a cependant été taxée de laxisme à plusieurs reprises.
La filière française arbore quant à elle le logo « France pêche durable et responsable ». Attention en revanche au « Pavillon France » qui s'attache aux conditions de travail et sanitaires, mais ne tient pas compte de la durabilité. Le ministère de l'Écologie a par ailleurs lancé un logo « Pêche durable » en 2017, mais on attend encore de le voir arriver en poissonnerie.

Pour aller plus loin

Pour aider les consommateurs à faire les bons choix, le WWF a mis en ligne en 2017 L'Océan dans votre assiette, un consoguide dédié au poisson.
On y retrouve l'histoire de plusieurs espèces avec des suggestions de consommation. Peu cher et non menacé, le mulet est par exemple une très bonne alternative au bar. Quant aux sardines fraîches, ne les achetez pas entre décembre et février, leur période de reproduction. Attention en revanche à la dorade, au merlu ou à la crevette caramote qui sont souvent pêchés au chalut.
En fin de guide, un code couleur simple permet également de visualiser en un coup d'œil les poissons à privilégier et ceux à éviter en fonction de l'impact de leur pêche et de leurs stocks.
Rendez-vous sur : www.consoguidepoisson.fr.

Julie Polizzi
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