Immobilier

Prêt à taux zéro : le coup de rabot a eu des répercussions sur le marché

Si le prêt à taux zéro, un dispositif d'aide à l'achat immobilier, a été reconduit en 2018 pour quatre ans, l'État a nettement recentré son champ d'application. Résultat : près de 30 % de bénéficiaires en moins.

Afin de soutenir le marché immobilier et de permettre aux particuliers d'accéder au Saint Graal de la propriété, l'État a mis en place plusieurs dispositifs incitatifs dont le prêt à taux zéro, dit PTZ. Le principe : financer en partie l'achat d'une résidence principale grâce à un crédit sans intérêts. On fait les présentations.

Une aide pour qui ?

Pour prétendre au PTZ, il faut, en principe, ne pas avoir été propriétaire de son habitation au cours des deux dernières années. Le dispositif vise donc essentiellement les primo-accédants. Certains échappent toutefois à la règle, comme les emprunteurs en situation de handicap.
Ce prêt implique également de respecter un plafond de ressources – relativement élevé – variant selon la localisation du bien. En 2019, un couple sans enfant doit par exemple afficher un revenu fiscal de référence maximum de 51 800 € à Paris et dans sa banlieue (zone A et A bis), de 42 000 € dans des villes comme Toulouse et Strasbourg (zone B1), de 37 800 € à Châlons-en-Champagne et Châteauroux (zone B2) et de 33 600 € dans la zone C qui s'étend sur la majorité du territoire.
Ce dispositif représente un réel coup de pouce pour les acquéreurs dans la mesure où son enveloppe atteint entre 20 et 40 % de l'opération (frais de notaire exclus). Or, non seulement ce crédit est sans intérêts mais il est en outre remboursable sur vingt, vingt-deux ou vingt-cinq ans, sachant que les premières échéances peuvent être différées de cinq, dix ou quinze ans, selon vos revenus. En clair : pas de pression pour le règlement !
À noter : la loi vous impose d'habiter ce bien pendant six ans avant de pouvoir éventuellement le louer.

Moins de logements éligibles

Si le PTZ est, à première vue, accessible au plus grand nombre, la réforme appliquée en 2018 a néanmoins rebattu les cartes au détriment des futurs acquéreurs. En cause : des restrictions sur le type de logement et le zonage concernés.
À l'heure actuelle, les biens neufs (en construction ou jamais habités) situés sur tout le territoire national peuvent être financés avec ce prêt à taux zéro. Mais attention, seules les zones tendues – A, A bis et B1 – permettent d'obtenir une enveloppe couvrant 40 % de l'opération. En zones B2 et C, où le marché ne présente pas de problème particulier, vous devrez vous contenter d'un PTZ à 20 % . En revanche, alors qu'il devait être supprimé pour ces territoires dits « détendus » au 1er janvier 2020, il y est finalement maintenu.
Dans l'ancien, il faut impérativement que les travaux de rénovation représentent au moins 25 % du coût total de l'opération, pour que cette acquisition soit éligible au prêt à taux zéro. Mais encore faut-il acheter dans la bonne région ! Depuis le 1er janvier 2018, seules les zones B2 et C permettent de prétendre à un PTZ à 40 % dans l'ancien, tandis que les zones tendues ont été tout bonnement exclues.

Chiffres : les pros inquiets

Les effets de cette réforme ont été immédiats. Tandis que quelque 123 477 prêts à taux zéro ont été accordés en 2017 selon les chiffres de la SGFGAS, l'organisme d'accession à la propriété a estimé qu'ils ne devraient pas dépasser les 90 000 environ en 2018. Et en 2019, le gouvernement table sur 88 200 PTZ seulement.
VousFinancer constate aussi une baisse globale de 32 % du nombre de dossiers de crédit avec un prêt à taux zéro, et plus précisément d'une chute de 35 % pour l'achat dans le neuf, contre 21 % dans l'ancien. La limitation à 20 % en zone détendue a en effet davantage pénalisé les primo-accédants que la suppression du PTZ en zones tendues.
Alors que la vente de maison individuelle a plongé de 11,3 % en 2018, les constructeurs sont également inquiets et appellent le gouvernement à ne pas supprimer le PTZ dans le neuf en zones B2 et C en 2020.

Le saviez-vous ? Un PTZ pour le logement social

Depuis 2015, il est possible d'obtenir un prêt à taux zéro pour financer l'achat d'un logement HLM dans le cadre d'un contrat de location-accession. En revanche, le coup de pouce est plus modeste puisque le montant du PTZ correspond à 10 % du coût total de l'opération.
Alors que des conditions de localisation s'appliquaient auparavant, la loi de finances pour 2019 les a cependant supprimées. Les locataires d'un bail social peuvent donc prétendre à ce crédit à taux zéro peu importe leur commune d'habitation.

La boîte à outil

L'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil) propose un simulateur en ligne pour savoir à quel montant de PTZ vous pouvez prétendre. Rendez-vous sur : www.anil.org, rubrique « Outils ».
Une plateforme d'information gratuite est aussi disponible au 0 806 120 120.

Julie Polizzi
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