Depuis 2018, les locataires peuvent bénéficier, sous condition de ressources, d'une réduction de loyer de solidarité lorsqu'ils vivent dans des logements conventionnés avec l'État. On vous dit tout sur ce dispositif destiné à soutenir les ménages les plus fragiles.
Si le parc social affiche des niveaux de loyers plus accessibles que le parc privé, il peut toutefois rester trop onéreux pour les familles les plus précaires. C'est là que la réduction de loyer de solidarité (RLS) entre en scène. Focus.
Qui est concerné ?
Seules les personnes résidant dans un logement conventionné de type HLM ou géré par une société d'économie mixte, qui ouvre droit à l'aide personnalisée au logement (APL), peuvent bénéficier de cette remise de loyer. Cela étant dit, vous pouvez en profiter même si vous ne touchez pas l'APL. Les logements-foyers ainsi que le parc social des départements et collectivités d'Outre-mer sont en revanche exclus du dispositif.
L'attribution se fait sur condition de ressources, en fonction de la composition de votre foyer et de votre zone géographique. À titre d'exemple, en 2025, un couple avec un enfant à charge ne doit pas dépasser 1 470 € de revenu mensuel pour y avoir droit en zone 1 ou 1 bis (du type Paris), contre 1 393 € en zone 2 (Bordeaux, Lille, Marseille, etc.) et 1 351 € en zone 3 (Albi, Vannes, Fréjus, Auxerre, Niort…).
Bon à savoir : utilisez le simulateur proposé par Service-public.fr, le site officiel de l'administration française, pour connaître le zonage de votre commune.
Pour quel montant ?
Pour comprendre le contexte, il faut savoir que la remise de loyer de solidarité a été instaurée par la loi de finances pour 2018 afin de réduire le coût des APL pour l'État et de reporter une partie de cette charge sur les bailleurs sociaux. En effet, l'octroi de la RLS s'accompagne d'une diminution de 98 % de l'aide personnalisée au logement pour les allocataires qui la perçoivent. Mais ce manque à gagner a fini par peser trop lourd sur le parc social. Au motif de donner aux opérateurs « des marges d'investissement pour à la fois relancer la construction et accélérer la rénovation des logements sociaux, dont les besoins ne cessent de croître », le gouvernement a donc décidé de réduire la voilure à travers la loi de finances pour 2025. Depuis le 1er juin 2025, les niveaux des réductions de loyers ont donc été drastiquement diminués.
Dans notre exemple, un couple avec un enfant à charge a désormais droit à une baisse mensuelle de loyer de 54,14 € en zone 1 (contre 75,31 € auparavant), tandis qu'elle se chiffre à 47,49 € en zone 2 (66,06 € jusque-là) et à 44,16 € en zone 3 (61,42 € avant la réforme).
Quelle démarche ?
Les ménages éligibles à la réduction de loyer de solidarité n'ont aucune démarche à entreprendre. Si vous êtes allocataire à la Caisse d'allocations familiales (CAF) ou à la Mutualité sociale agricole (MSA) et que vous percevez l'APL, sachez que le montant de votre allocation sera automatiquement recalculé et diminué à hauteur de 98 % de la RLS, puis transmis à votre bailleur. D'autre part, si vous n'êtes pas allocataire, c'est l'opérateur social qui effectuera le calcul de votre réduction de loyer, sur la base des informations transmises lors de l'enquête annuelle habituelle sur le supplément de loyer de solidarité (avis d'imposition ou de non-imposition à l'impôt sur le revenu, etc.).
À noter : la réduction doit être mentionnée sur votre quittance de loyer.