À coup sûr, les vieux cyprès qui composent la haie de Mme V. n'en ont plus pour longtemps. Avant de les perdre, elle a planté, à l'automne, une petite contre-haie destinée à prendre ultérieurement le relais.
Des haies mal en point
Les haies de cyprès de Leyland, et de conifères en général, vieillissent assez mal après quinze à vingt ans de loyaux services. La première raison, c'est qu'il s'agit de véritables arbres, et non d'arbustes, que l'on restreint de force et qui ne s'épanouissent jamais pleinement. La seconde, c'est que les tailles à répétition ouvrent la porte aux maladies (chancre, phytophthora…) par les plaies mal cicatrisées. Elles se transmettent ensuite d'arbre en arbre, à travers la haie, via les lames contaminées des outils de taille. Enfin, les sols argileux asphyxient leurs racines et favorisent, à long terme, l'apparition des maladies.
Le vis-à-vis du siècle
Étant donné que les conifères ne peuvent pas être rabattus car les jeunes pousses sont incapables de percer l'écorce du bois (sauf le thuya et l'if), il n'est pas envisageable de régénérer la haie en la taillant très fortement. Roussie et rabougrie, elle va doucement mourir d'ici quelques années. Il va donc falloir envisager de tout abattre et de replanter une nouvelle haie. Cette perspective ne réjouit guère Mme V. car le vis-à-vis sur la rue sera terrible ! La seule solution acceptable est d'anticiper l'abattage en plantant dès à présent la future haie.
La relève en embuscade
À l'aplomb des cyprès, Mme V. a donc planté des petits arbustes de haie (éléagnus, photinias, laurier-cerise…), achetés à un prix raisonnable. Il est évident que ces plantes vont avoir du mal à pousser du fait du manque de lumière et de la concurrence exercée par les cyprès. Néanmoins, si elle en prend soin, elles vont tout de même s'enraciner dans le sol, même si elles ne prendront pas beaucoup de hauteur. Mais après l'abattage, une fois rendus à la lumière et libérés de la concurrence racinaire, elles vont très vite pousser et remplacer l'ancienne haie.