La prolifération croissante des populations de sangliers en France génère de plus en plus de dégâts dans les cultures, mais aussi dans les jardins des particuliers. Les grillages sont en effet de bien faibles remparts face à la force de l'animal. Néanmoins, il est possible de limiter leurs intrusions.
Son museau se termine par un groin. Son corps est massif, trapu, recouvert de longs poils grisonnants et raides, posés sur une peau doublée d'une épaisse couche de graisse. Il est juché sur des pattes courtes et minces, son tronc est étroit et massif, et son arrière-train, tombant, est comparativement sous-développé par rapport au reste du corps. Non, on ne parle pas du cousin de ma femme, mais bien du sanglier qui envahit toujours plus dans nos jardins.
Le réchauffement climatique, encore et toujours
La raison principale de la prolifération des sangliers est d'abord due aux conséquences du réchauffement climatique. Partout en Europe, la situation est la même : les hivers doux font baisser la mortalité juvénile et augmenter la production de glands. Or, la faculté de reproduction des laies est corrélée à l'abondance de la nourriture. En saison favorable, elles peuvent avoir deux portées dans l'année.
Par ici la bonne soupe
Toujours plus nombreux à rechercher de la nourriture, les sangliers repoussent les limites de leurs territoires en investissant les terres agricoles et les jardins. Les grillages ne résistent pas longtemps aux coups de boutoir qui leur ouvrent le passage jusqu'aux pelouses, aux potagers et aux massifs. Ils y trouvent en quantité les vers de terre, bulbes, racines, rongeurs et gastéropodes dont ils se régalent. C'est en labourant le sol avec leur groin qu'ils commettent les plus gros dégâts. Ceux-ci peuvent être très étendus lorsqu'ils sont le fait d'une harde entière. La restauration des pelouses endommagées requiert alors un travail énorme et coûteux.
Limiter l'attrait
Durant l'été, on peut rendre le jardin moins attractif pendant la nuit, lorsque les sangliers sont les plus actifs, en effectuant les arrosages le matin plutôt que le soir. De même, on peut limiter l'humidité superficielle dans les massifs et au pied des arbres en installant des puits d'arrosage (type tuyau PVC enfoncés à 40 cm dans le sol), qui permettent d'arroser directement en profondeur. L'utilisation de composteurs fermés est à privilégier pour limiter les émanations d'odeurs appétissantes. Stockez les ordures dans des containers fermés et ne laissez pas la nourriture de vos animaux domestiques traîner dans les écuelles.
Le paillis, un mal pour un bien
Les paillages épais, qui sont si bénéfiques aux plantes, pleins d'humus et grouillants de vers, constituent évidemment des lieux d'agapes pour les sangliers. Mais il est impensable de se passer de leurs bienfaits. Une solution consiste à disposer des treillis de maçonnerie liés entre eux sous les paillages des massifs, et pourquoi pas dans les petits espaces engazonnés, afin d'empêcher les animaux de fouiller le sol.
Barrière anti-sanglier
Si l'efficacité des clôtures électriques n'est plus à démontrer, leur pose reste compliquée dans les jardins, car elles réclament un entretien attentif afin qu'aucun brin d'herbe, ni aucune feuille ne viennent toucher les fils et faire baisser la puissance des impulsions. L'utilisation de répulsifs de tout poil est rarement efficace d'autant que les animaux finissent par s'y habituer. La seule solution consiste à renforcer le bas du grillage avec un système de ceinturage « maison » à partir de fer à béton ou de câbles.
Et les assurances ?
La plupart des assurances proposent des options qui couvrent les dégâts causés par les sangliers. Mais pour bénéficier de plafonds de remboursement à la mesure des coûts de réparation induits, les mensualités sont élevées.