Jardin

Comment le paillage organique nourrit les plantes et le sol

Couvrir le sol avec des matières organiques est passé en une dizaine d'années du statut de pratique incongrue à celui de base élémentaire d'un jardinage durable.
D'autant qu'en plus de protéger le sol, le paillage l'améliore et nourrit les plantes. Et les mots d'humification et de minéralisation firent leur apparition dans les jardins.

« Moi M'sieur, moi M'sieur ! » dit l'élève jardinier, levant le doigt, fier d'avoir appris sa leçon. Arrivé au tableau, il récite : « on paille le sol pour le protéger des intempéries afin de limiter le tassement et l'érosion. Mais aussi pour le protéger du soleil, en vue de ralentir l'évaporation de l'eau d'arrosage et contre la prolifération des adventices en évitant le dépôt et la germination des graines amenées par le vent à sa surface ». Mais quand le professeur lui demande d'expliquer les mots d'humification et de minéralisation, qui étaient pourtant dans la leçon, il sèche. Il aura donc la moyenne, mais c'est tout juste.

À manger pour les plantes et pour le sol

Selon la nature des matières organiques qui constituent le paillage à la surface du sol, les jardiniers savent qu'il est nécessaire de le renouveler plus ou moins régulièrement, car il se décompose. En effet, dévorées, triturées, digérées (et donc réinjectées sous forme de déjections) par les organismes vivant dans le sol (vers, champignons, insectes, bactéries…), les matières sont transformées en humus et en éléments nutritifs assimilables par les plantes. L'un des rôles fondamentaux du paillage est donc d'attirer la pédofaune, dont l'activité directe (décomposition des matières) mais également indirecte (creusement de galerie, trituration) génère une amélioration de la qualité des sols qui s'en trouvent aérés et décompactés, enrichis en nutriments et mieux structurés dans leur granulométrie.

Un paillis pour les plantes

Les paillis à forte teneur en azote (matériaux mous, humides et verts) comme les résidus de tonte, les feuilles fraîches coupées et les déchets de petite taille ont tendance à se décomposer rapidement sous l'action très efficace des bactéries du sol. Elles détruisent et transforment les matières organiques en composés simples (eau, gaz, azote, phosphate) directement assimilables par les plantes. On appelle ce phénomène la minéralisation. Les paillis à base d'éléments azotés sont donc considérés comme nourriciers pour les plantes. Ils doivent être renouvelés régulièrement car ils se décomposent vite, surtout lorsque les températures sont douces.

Un paillis pour le sol

À l'inverse, les paillis à forte teneur en carbone (matériaux durs, secs et bruns) comme les feuilles mortes, les aiguilles de pin ou le broyat de bois se décomposent plus lentement sous l'action de champignons microscopiques (mycètes) qui se nourrissent de la lignine que ces matières contiennent. Cette transformation, plus lente, est appelée humification. Elle génère principalement l'humus, qui améliore les qualités physiques du sol (aération, granulométrie, meilleure rétention en eau) et stocke les nutriments qui n'auraient pas été assimilés par les plantes pour les redistribuer sur le long terme. Ces paillis sont généralement longs à se décomposer et restent donc assez longtemps en place.

Avantage au carbone

Pour le jardinier, les paillis carbonés sont les plus intéressants puisqu'ils se décomposent lentement, ce qui évite d'en rajouter trop régulièrement. De plus c'est le paillis qui a véritablement une action de bonification du sol, ce qui à long terme est le plus important pour le jardin.

La bonne période

Les paillis azotés sont à épandre de préférence au printemps pour éviter le lessivage des nutriments qu'ils libèrent ; les paillis carbonés plutôt à l'automne, pour éviter la « faim d'azote » qui fait jaunir temporairement les cultures.

Benoit Charbonneau
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