Paysagiste passé maître dans l'art de la construction de cabane, Hugues Peuvergne est aussi un petit malin… Pour augmenter la surface théorique d'un jardinet, il a créé une fausse façade de cabanon. Effet garanti !
La perception visuelle que l'on a d'un jardin se résume souvent à celle qu'en a notre cerveau. Même face à l'évidence, il peut être berné par les apparences et nous inciter, malgré nous, à croire plutôt qu'à voir. Dans les petits jardins ou les terrasses exiguës, le trompe-l'œil est un stratagème couramment utilisé pour augmenter artificiellement les effets de profondeur. Grand miroir placé sur un mur, intégration du paysage lointain, jeu sur les plans, réduction insensible des hauteurs de haie, il existe de nombreux subterfuges pour arriver à ces fins.
Une cabane de façade
À ce petit jeu de dupe, le paysagiste Hugues Peuvergne a placé la barre haut… Dans son livre « Cabanes de jardin » aux éditions Ulmer, il nous présente une astucieuse cabane en trompe-l'œil. Sur le mur d'enceinte d'un tout petit jardin de ville, il a monté un grand placard à outils, en lui donnant l'aspect d'une façade de cabanon à toit plat. Tout y est, le paillasson, la porte munie d'une imposte vitrée, la fenêtre, le faux toit sur lequel trônent quelques pots bien garnis de plantes retombantes. Petit détail diabolique, à l'intérieur les vitres sont habillées d'un rideau, donnant l'illusion que la cabane est habitée alors que le placard, qui mesure environ deux mètres de hauteur et de largeur, ne fait que 70 cm de profondeur !
Contre toute attente
Le plus étonnant dans cette histoire de faussaire, c'est que visuellement, rien n'agrandit concrètement les perspectives. C'est le cerveau qui, de manière irrépressible, associe la cabane à l'idée de volume intérieur et nous donne l'illusion, purement théorique et inconsciente, de profondeur. C'est très fort !