Pour rendre moins triste sa grande haie de cyprès, Mme B. l'a littéralement habillée de fleurs. Le résultat est exubérant, surprenant et très coloré, c'est-à-dire exactement ce qu'elle recherchait.
Des haies ternes
La haie de Mme B. est composée de cyprès de Leyland (Cupressocyparis leylandii), le conifère le plus utilisé en France pour former des haies séparatives, ou plutôt des « murs végétaux ». Elles sont ternes et monochromes puisqu'aucune floraison de printemps, ni aucun rougeoiement d'automne ne viennent égayer leur monotonie. Moins fréquentes, les haies constituées d'autres conifères comme les chamaecyparis, les thuyas ou les junipérus sont tout aussi tristes et figées.
Tenter la petite graine
Lassée de ne jamais voir sa haie changer de couleur au cours des saisons, Mme B., fine stratège, s'est creusé la tête pour trouver des solutions. Afin de ne pas investir trop de temps, d'argent et d'énergie dans son projet hasardeux, elle a commencé par semer un mélange de graines de fleurs annuelles au pied de la haie. Hautes ou basses, à floraison printanière ou estivale, ce joyeux assortiment de semences composé, entre autres, de tournesols, de cosmos, de zinnias, de soucis ou de pois de senteur, lui a donné entière satisfaction. D'autant qu'en hiver, au moment de tailler la haie, toutes les fleurs ont disparu.
Les vivaces et les grimpantes
Fort de ce succès, Mme B. a affiné sa technique, notamment à cause des difficultés de certaines fleurs à ressemer spontanément. Elle a donc rajouté des plantes vivaces qui réapparaissent chaque année, comme les gauras, les verveines de Buenos Aires, les roses trémières, les molènes ou les lis des steppes. Enfin, pour occuper la hauteur, elle s'est finalement décidée à planter des clématites et à semer des graines d'ipomées qui envahissent la haie et fleurissent à profusion. La floraison désordonnée, exubérante et très longue qui envahit la haie en tous sens est devenue franchement spectaculaire. Le mur végétal s'est couvert de graffitis !
