Jardin

Laisser proliférer le séneçon jacobée dans une pâture

Sur les conseils du vétérinaire, Mme A. prend désormais garde de ne plus laisser proliférer le séneçon jacobée dans l'enclos de sa jument car il est très toxique. On a frôlé l'erreur vraiment fatale !

Spontanée et conquérante

Depuis quelques années, il pousse spontanément dans le vaste enclos de la jument de Mme A., des pieds de séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris). De prime abord, c'est une mignonne fleur de la famille des astéracées qui fleurit durant l'été en de jolies touffes jaunes érigées. Grâce à ses petites graines portées au gré du vent par des plumeaux légers, cette vivace sauvage se répand à grande vitesse dans les jardins et les champs où elle s'installe. Elle s'avère envahissante car elle s'adapte à toutes les conditions de culture.

Jolie mais toxique

Un temps charmée par ces bouquets jaunes qui fleurissent sans entretien, Mme A. avait fait d'abord le choix de les laisser pousser librement. Jusqu'à ce que son vétérinaire de passage pour une petite auscultation de la jument, la mit en garde. Le séneçon jacobée est une plante hautement toxique pour les humains comme pour les ovins, les caprins et les équidés. Il contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui conduisent à une intoxication hépatique et, à long terme, à la mort. Léthargie, perte d'appétit et donc de poids, diarrhée, soif excessive, l'intoxication prend les allures d'une insolation, mais elle est bien plus grave.

Pas de séneçon dans le foin

À l'état naturel, le séneçon n'est généralement pas consommé par les animaux car son goût amer agit comme un répulsif. C'est pourquoi on le retrouve souvent tout seul, trônant comme un roi au milieu de pâturages entièrement broutés. En revanche, lorsqu'il est fauché et transformé en foin, il perd son goût repoussant ainsi que son aspect. C'est alors qu'il peut causer des dommages irréversibles. Afin d'éviter tout problème, et puisqu'elle fait son foin, Mme A. fait désormais la chasse au séneçon, et veille à arracher les touffes bien avant qu'elles puissent fleurir, monter à graines et se ressemer spontanément.

Benoit Charbonneau
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