Comme leur nom l'indique plus ou moins, les laitues à couper sont les championnes de la repousse. On les sème à la fin de l'été, puis très vite, on les récolte, feuille après feuille, ce qui permet au jardinier de profiter de plusieurs récoltes d'affilée. Avec les laitues à couper, vous pouvez donc y aller… et y revenir !
Les laitues à couper se distinguent des salades pommées par leur aptitude à repousser plus facilement, plus souvent et plus longtemps. Certes, les laitues classiques, batavias ou feuilles de chêne sont capables, elles aussi, de repartir depuis la souche une fois qu'on les a récoltées et d'offrir tardivement quelques timides feuilles un brin coriaces. Mais les laitues à couper supportent nettement mieux les nombreuses récoltes successives tout en conservant la tendreté de feuilles. Une grosse différence… à couper le souffle !
Un lent et torride effeuillage
Les salades à couper sont récoltées aux ciseaux, feuille par feuille, dès leur jeunesse, de l'extérieur vers l'intérieur, en fonction des besoins en cuisine. Tout l'inverse des grosses salades que l'on récolte une fois pour toutes après qu'elles ont formé une pomme opulente. C'est la raison pour laquelle les laitues à couper n'ont pas le croquant légendaire des laitues pommées. Cependant, elles montent moins vite en graines et permettent de ce fait une durée de récolte encore plus longue.
L'art du mélange
Les variétés à couper, au même titre que les pommées, offrent de nombreuses subtilités de textures (lisse, frisée ou ondulée), de couleurs (pourpre, verte ou blonde) et de saveurs, douce ou légèrement amère. D'où l'intérêt de mélanger les variétés au moment du semis afin de concocter des assortiments variés et originaux dans l'assiette.
La petite musique des variétés
La star des laitues à couper est sans conteste la « Salad Bowl », verte ou rouge, de type feuilles de chêne. Mais de nombreuses autres variétés existent comme la laitue à couper de St Vincent, aux larges feuilles gaufrées, la frisée d'Australie, très tolérante à la chaleur, ou la « Senorita », étonnamment croquante. Quant aux Lollos, rossa ou bionda, d'origine italienne, depuis peu sur le devant de la scène, elles occupent une position intermédiaire intéressante à exploiter, à mi-chemin entre laitue à couper compacte et salade pommée.
Un moment très favorable
Outre évidemment le printemps, la fin de l'été est propice au semis des laitues à couper. En effet, une fois que les fortes chaleurs qui inhibent la germination ont baissé, que la terre est encore chaude et que l'humidité revient, le début du mois de septembre permet des récoltes rapides avant l'arrivée des premiers froids. Car oui, précisons que les laitues à couper supportent mal le gel, même sous un tunnel de forçage.
Comment s'y prendre
En fin d'été, le semis s'effectue en pleine terre, à exposition ensoleillée, en lignes espacées de vingt-cinq centimètres, dans des sillons à peine marqués en profondeur. Les graines étant petites, lorsque les plantules atteignent quatre à cinq feuilles, un éclaircissage tous les quinze centimètres est nécessaire à leur bon développement. Pour une production continue, échelonnez les semis tous les mois en assurant un arrosage régulier afin d'éviter une montée prématurée en graines, qui reste, à terme, bien sûr, inévitable.