Jardiniers, jardinières, connaissez-vous les différences entre une plante mellifère et une plante nectarifère ? Non ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seuls ! Ces termes souvent utilisés indifféremment cachent pourtant des nuances importantes qu'il est temps d'éclaircir et de connaître pour bien offrir aux insectes butineurs tout ce dont ils ont besoin.
Le spermatozoïde des fleurs
Le pollen contient les gamètes mâles de la plante. Ces minuscules grains, produits par les étamines (organes mâles de la fleur), doivent atteindre le stigmate (partie réceptive de l'organe femelle) d'une autre fleur de la même espèce ou, dans le cas des végétaux autofertiles, de la même plante, pour que la fécondation puisse avoir lieu et que la fleur se transforme en fruit puis en graine. Si certaines plantes comptent sur le vent pour disséminer leur pollen au petit bonheur la chance, la plupart d'entre elles utilisent sans vergogne les insectes comme moyen de transport de leurs gamètes.
Pas du goût de tout le monde
Outre qu'il est indispensable à la reproduction des plantes, le pollen est une véritable mine de protéines, de lipides et de vitamines. Il est ainsi essentiel aux abeilles qui le transforment en « pain d'abeille » après fermentation pour servir à l'alimentation des larves et des jeunes abeilles, et constituer de surcroît un garde-manger protéiné pour l'hiver. Cependant, bon nombre d'insectes ne se nourrissent pas de pollen, notamment les papillons. C'est pour ce genre d'individus rétifs que certaines plantes sécrètent, au prix d'un coût énergétique supplémentaire, du nectar afin de les attirer.
Viens par là !
Insidieusement, le nectar est utilisé comme un appât pour attirer les insectes car c'est un liquide nutritif, sucré et délicieux, dont ils raffolent. Concentré en glucides, il est consommé sur place par l'insecte visiteur, car en plus d'être succulent, il lui fournit l'énergie nécessaire à son vol. En se posant sur la fleur pour en soutirer le nectar, l'insecte se pare malgré lui du pollen, qu'il ira, à son insu, redistribuer plus loin à d'autres fleurs. Cela dit, le nectar est aussi l'ingrédient principal du miel qui, une fois ramené dans la ruche, est transformé par les abeilles pour former une autre réserve nutritive vitale de l'essaim.
Mellifère ou nectarifère ?
Une plante mellifère offre aux abeilles toutes les ressources nécessaires à la fabrication du miel. C'est une catégorie englobante qui comprend toutes les plantes fournissant nectar, pollen et/ou miellat exploitables par les abeilles, comme le lierre, l'acacia ou la phacélie. Une plante nectarifère, quant à elle, est plus majoritairement productrice de nectar. C'est le cas de la bourrache, de la lavande, de l'agastache ou du buddleia, le bien nommé arbre à papillons. Les plantes spécialisées dans le pollen, en faisant le choix de la frugalité, n'en restent pas moins attractives pour les insectes qui en sont amateurs. Citons parmi elles le coquelicot, les cistes ou la bruyère, dont le pollen tardif est précieux pour la préparation de l'hivernage.