Si son heure de gloire est passée, le glaïeul n'en demeure pas moins l'une des meilleures fleurs à bouquet qui soit. Érigées en épis colorés et grandioses, ses hampes florales composent en effet des gerbes spectaculaires et surtout durables. Une plantation étalée d'avril à juin permet d'en profiter encore plus longtemps.
« La civilisation de l'âtre, de la huche à pain, du vin de famille et du sillon court, suintait de partout. Des jardins potagers de trente mètres carrés étaient soignés comme des tapisseries au point de croix ; on y avait fait alterner des raies de glaïeuls et des rangs de fèves. » Quand Jean Giono convoque ses souvenirs de jeunesse, il prouve au passage que le glaïeul est cultivé depuis longtemps dans nos jardins.
Je vous parle d'un temps…
Le glaïeul est la fleur emblématique des jardins dits « de grand-mère », ceux-là mêmes qui furent cultivés en France dans la seconde moitié du vingtième siècle. Ringardisées par l'arrivée d'espèces qui firent souffler un vent de renouveau dans les massifs, ces fleurs désuètes au charme suranné gardent pourtant, aujourd'hui encore, de très nombreux atouts. D'autant qu'avec le temps, les horticulteurs ont développé des cultivars nouveaux, démultipliant à l'envi les couleurs et les formes des fleurs.
Haut en couleur
Culminant à près d'un mètre du sol, fleurie sur près de quarante centimètres, la hampe florale du glaïeul, constituée d'un chapelet de fleurs en série, ne passe pas inaperçue. On la rate encore moins quand, associée sans compter à d'autres congénères, elle est généreusement mise en bouquet. Elle est alors capable de rester sagement dans son vase une bonne quinzaine de jours sans flétrir le moins du monde. Sans conteste, le glaïeul est bien l'une des meilleures fleurs à bouquet qui soit.
Un bulbe qui n'en est pas un
Le glaïeul fait partie des plantes à bulbe à floraison estivale comme les dahlias, les cannas ou les crocosmias. Pour être exact, il s'agit d'une plante à corme, une sorte d'oignon aplati, comme celui de l'anémone des fleuristes ou du freesia. On l'installe à partir du début du mois d'avril et on le sort de terre après la fanaison du feuillage, de la fin de l'été à l'automne, afin de le préserver du gel et de ne pas altérer sa capacité à fleurir.
Une fleur pas bégueule
La floraison a lieu dix à douze semaines après la plantation qui s'effectue à une dizaine de centimètres de profondeur dans un sol ordinaire mais bien drainé. La croissance est vigoureuse et la floraison est pour ainsi dire garantie, car la plante ne requiert aucun entretien particulier. Il faut prévoir un emplacement ensoleillé et bien protégé des vents dominants car les rafales violentes peuvent faire plier les hampes florales. Rien dans la culture du glaïeul n'est donc compliqué.
La valse des fleurs
Il est recommandé aux amoureux des glaïeuls d'étaler les plantations, depuis le mois d'avril jusqu'à la fin du mois de juin, afin de prolonger les floraisons dans le jardin et les possibilités de bouquets dans la maison. En effet, le cycle de la plante est bien réglé, et la fanaison des fleurs entraîne le jaunissement de la plante, sans remontée florale possible. Une plantation de plusieurs cormes tous les quinze jours permet donc de profiter de longues floraisons successives, durant tout l'été, sans discontinuer. C'est du travail, mais le jeu en vaut la chandelle !
