Au début du mois de juillet, il est de bon ton de pincer les variétés de grands asters. Une opération initialement prévue pour éviter le tuteurage d'automne de ces géants aux pieds d'argile, mais qui se révèle, au final, bien plus riche d'intérêts que prévue. Pince-moi je rêve !
La grande famille des asters compte de nombreux membres de couleurs et de tailles variées, qui fleurissent pour la plupart de la fin de l'été jusqu'aux tréfonds de l'automne. Ce sont donc des plantes vivaces très intéressantes à installer dans le jardin pour qui veut prolonger les floraisons jusqu'à l'arrière-saison. Si les petites et moyennes variétés ne nécessitent pas d'intervention particulière, il n'en va pas de même pour les plus grandes d'entre elles qui dépassent allègrement le mètre de hauteur : Aster novi-belgi et A. novi-angliae, mais aussi A. laevis ou A. unbellatum.
Si tu tombes, c'est la chute
L'inconvénient des grands asters vient de leur principal intérêt : une floraison massive et haut perchée. Croulant sous le poids de leurs nombreuses fleurs, les inflorescences ont en effet tendance à faire vaciller la tige un peu trop frêle qui les soutient, sous les effets réunis du vent et des pluies d'automne. Et c'est ainsi que l'on retrouve les touffes d'asters géants couchées au sol, comme éventrées en leur centre, totalement incapables de se redresser naturellement. On appelle ce phénomène la « verse ».
Du renfort, par pitié !
La verse est le mal endémique des plantes à très grosses fleurs ou de celles dont les hampes florales sont sous-dimensionnées par rapport au poids qu'elles supportent. Pour parer à cette catastrophe annoncée, le geste le plus courant consiste à tuteurer les grands asters. Un remède qui ne saurait satisfaire le jardinier pointilleux qui sommeille en nous tous, car elle impose de positionner des tuteurs autour ou au milieu des touffes, ce qui n'est jamais très esthétique.
Pincer, c'est tailler
La bonne parade consiste plutôt à effectuer un pincement au début du mois de juillet, quand les boutons floraux commencent à peine à se former. Levons d'emblée l'ambiguïté de ce terme en précisant que le pincement correspond à une taille pure et simple, effectuée à l'aide d'un bon vieux sécateur. C'est ainsi plus pratique et les plaies, nettes, cicatrisent mieux.
Une taille stratégique
Basiquement, l'opération consiste à rabattre les tiges d'environ un tiers de leur hauteur. Si le geste peut paraître barbare, surtout à la veille de l'apparition des boutons floraux, elle s'avère en réalité très profitable. Car les tiges, qui repartiront rapidement, seront moins hautes et donc plus robustes au moment de la floraison d'automne. D'autre part, les floraisons seront plus abondantes, car chaque taille aura pour effet de provoquer le départ de deux ramifications. En revanche, petit revers de la médaille, les fleurs seront un brin plus petites. Qu'à cela ne tienne, l'aster ne brille pas par le gabarit de ses fleurs, mais par leur nombre.
La maîtrise des fleurs
Les plus perspicaces d'entre vous auront compris que le pincement du début d'été entraîne un décalage de la floraison, puisque l'essentiel des boutons floraux initialement apparus devra être remplacé. Ceci induit qu'il est possible d'étaler les floraisons sur une même plante en limitant les tailles et donc en préservant certaines tiges. Intéressant !