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Et si nos données personnelles nous rendaient immortels ?

Les innombrables traces laissées par les utilisateurs d'internet et des réseaux sociaux intéressent de plus en plus de start-up qui rêvent de transformer ces données éparses en intelligence artificielle éternelle.

Les données personnelles, ces innombrables poussières de nous-même que nous laissons sur internet et les différents réseaux sociaux, sont l'or noir du XXIe siècle numérique, c'est entendu. Les ogres du digital, de Facebook à Google en passant par Amazon, Microsoft ou Apple, s'en repaissent avec une délectation coupable et les utilisent tour à tour pour mieux cibler leurs publicités, pour définir des profils précis ou encore pour entraîner des algorithmes d'intelligence artificielle.
À l'instar du pétrole, toutes les traces que nous laissons sédimentarisent et forment des strates qui, petit à petit, dessinent un double des utilisateurs, une sorte de portrait-robot fait, à l'image d'un tableau pointilliste, de 0 et de 1. Or, ces données ont une durée de vie bien supérieure à celle d'un être humain. Comme l'a calculé le département internet de l'université d'Oxford, avant la fin du siècle, il y aura plus de morts que de vivants sur Facebook qui compterait alors environ 4,9 milliards de profils décédés à l'horizon 2100. Les grandes plateformes ont déjà, en partie, pris en compte ce glissement. Il est possible de déclarer la mort d'un utilisateur ou de créer un mémorial virtuel où les proches de la personne disparue pourraient revenir sur sa vie.

Du neurone au transistor

La série Black Mirror, dont le nouvel opus est actuellement diffusé sur Netflix, avait, comme souvent, anticipé cette tendance. Le premier épisode de la deuxième saison relatait en effet les rapports entre une jeune veuve et une intelligence artificielle développée avec l'empreinte numérique de son mari disparu. La réalité est aujourd'hui en train de rapidement rattraper la science-fiction. De nombreuses start-up à travers le monde planchent sur ce sujet. Il faut dire que les indices sont nombreux : mails, messages vocaux laissés sur des applications comme WhatsApp, profils sur des plateformes professionnelles comme Linkedin, Facebook, Instagram, Snapshat… Il est théoriquement possible de reproduire une voix, un caractère, un humour. Ces entreprises sont ainsi persuadées qu'en regroupant le maximum d'informations semées au cours d'une vie sur la Toile, on peut reconstituer un profil voire une personnalité.
Eugenia Kuyda, une programmeuse russe installée à San Francisco, a par exemple récolté pendant trois mois les SMS, mails, photos et interventions publiques de l'un de ses amis décédés dans un accident de voiture puis en a créé un avatar capable de discuter avec elle afin de l'aider à faire son deuil. Le site Replika, qui sert à l'origine de compagnon intelligent sur lequel épancher ses malheurs quotidiens, prévoit pour sa part d'étendre ses prérogatives. Une future version comprendra une intelligence artificielle capable de se connecter à l'ensemble des comptes internet de ses utilisateurs afin « d'apprendre tout d'eux » avant de créer un avatar virtuel. Le réseau DeadSocial permet déjà de laisser des messages qui seront diffusés après sa mort. Le projet Ertni.me va plus loin. Plus de 30 000 testeurs transmettent en ce moment l'intégralité de leurs données afin, là encore, de créer un double numérique d'eux-mêmes capable de leur survivre. Le milliardaire russe Dmitri Itskov a quant à lui rassemblé une trentaine de scientifiques afin qu'ils créent, d'ici à 2045, un cerveau artificiel où « accueillir son esprit » à la fin de sa vie.
Ces initiatives soulèvent plus d'interrogations qu'elles ne résolvent de mystères. Des problèmes éthiques, techniques, psychologiques ou encore légaux ne manqueront pas de refroidir ces désirs d'éternité qui traversent la nature humaine depuis la nuit des temps. Pour autant, ces projets doivent pousser les internautes à réfléchir plus profondément encore sur le devenir des traces qu'ils laissent sur la Toile et qui leur survivront.

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