Informatique quantique, Google annonce une percée, le mur du réel n'est pas tout à fait d'accord - Minizap Annecy
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Informatique quantique, Google annonce une percée, le mur du réel n'est pas tout à fait d'accord

Google affirme avoir franchi une nouvelle étape sur le long chemin qui nous sépare de l'informatique quantique : l'algorithme Quantum Echoes, 13 000 fois plus rapide qu'un supercalculateur. Mais derrière l'annonce spectaculaire, la prudence est de mise : les contraintes matérielles à dépasser sont encore immenses. Entre percée technique réelle et horizon commercial qui recule perpétuellement, l'informatique quantique se cherche encore.

Le 22 octobre 2025, Google annonçait fièrement avoir franchi une étape importante en informatique quantique. L'algorithme Quantum Echoes, déployé sur la puce maison Willow, aurait réalisé en quelques heures ce qu'un supercalculateur mettrait des années à accomplir. Un facteur 13 000 qui fait tourner les têtes et ravive une promesse vieille de plusieurs décennies : celle d'ordinateurs capables de révolutionner la découverte de médicaments, la science des matériaux ou la compréhension de l'univers lui-même.

Super sonar

L'analogie proposée par Google frappe les esprits : imaginer un sonar capable non seulement de repérer l'épave d'un navire au fond de l'océan, mais aussi de lire la plaque nominative sur sa coque. C'est exactement la prouesse que réalise l'algorithme Quantum Echoes, déployé sur 65 des 105 qubits de la puce Willow. Le principe repose sur une technique d'écho quantique sophistiquée : un signal soigneusement calibré traverse le système de qubits, perturbe l'un d'entre eux, puis l'ensemble des opérations est inversé pour écouter l'écho qui revient. Ce signal amplifié par interférence constructive – un phénomène où les ondes quantiques s'additionnent pour gagner en puissance – permet des mesures d'une sensibilité inédite. Le résultat est spectaculaire : là où le supercalculateur Frontier, l'un des plus puissants au monde, aurait besoin d'environ trois ans pour effectuer ces calculs, Willow les accomplit en quelques heures. Pour la première fois dans l'histoire, affirme Google, un ordinateur quantique exécute avec succès un algorithme vérifiable qui dépasse les capacités des supercalculateurs classiques.

Au cœur du réel

Mountain View a voulu démontrer que Quantum Echoes pouvait s'attaquer à de vrais problèmes scientifiques. En partenariat avec l'université de Californie à Berkeley, les chercheurs ont appliqué l'algorithme à l'étude de deux molécules organiques dissoutes dans du cristal liquide : l'une compte 15 atomes, l'autre 28. L'objectif consistait à déterminer leur structure géométrique en simulant les interactions magnétiques entre les noyaux atomiques, un processus normalement réalisé par résonance magnétique nucléaire (RMN) – la même technologie que celle des IRM médicales. Les résultats obtenus sur Willow ont correspondu à ceux de la RMN traditionnelle, tout en révélant des informations supplémentaires que cette dernière ne peut habituellement pas fournir, notamment sur les interactions à longue distance entre atomes. L'informatique quantique pourrait ainsi devenir un microscope d'un nouveau genre, dévoilant des phénomènes naturels jusqu'ici invisibles.

Technologie superposée

L'enthousiasme affiché par Google se heurte à un mur de scepticisme dans la communauté scientifique. En 2019, Google proclamait déjà la « suprématie quantique » avec un calcul qui aurait pris dix mille ans à un supercalculateur. Quelques jours plus tard, IBM démontrait qu'avec de meilleurs algorithmes, la tâche s'accomplissait en quelques heures. Depuis, les algorithmes classiques n'ont cessé de rattraper leur retard. Les molécules étudiées avec Quantum Echoes – du toluène notamment – restent suffisamment simples pour être simulées par des méthodes traditionnelles. Mais ce sont surtout les obstacles matériels qui demeurent vertigineux. Les 105 qubits de Willow exigent des températures de 15 millikelvins, près du zéro absolu, dans une isolation totale ! Le moindre bruit détruit la superposition quantique. Pour les applications révolutionnaires promises – simuler des réactions chimiques complexes, découvrir de nouveaux médicaments – il faudra des millions de qubits. L'informatique quantique porte bien son nom, elle prête à changer le monde, mais aussi tellement loin, en même temps…

City Presse
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