Multimédia

Les stablecoins, de si étranges cryptomonnaies

Loin des excentricités du bitcoin, dont le cours varie de manière fulgurante, il existe des cryptomonnaies dont la valeur est adossée à celle d'une monnaie d'un État, la plupart du temps le dollar. Ces devises numériques connaissent un succès grandissant mais soulèvent aussi de nombreuses interrogations.

La valeur du bitcoin a tout du grand huit. La plus célèbre des cryptomonnaies était valorisée, il y a tout juste un an à moins de 10 000 $. En avril dernier, le cours s'est envolé à plus de 60 000 $, avant de plonger de 30 %, au gré des tweets lunaires d'Elon Musk, le PDG de Tesla. La volatilité de la reine des cryptomonnaies est sa grande limite, mais aussi ce qui en fait l'attrait auprès des investisseurs avides de gains rapides… et de sensations fortes. Les risques de voir s'envoler toutes ses économies sont immenses, et rares sont les histoires de traders amateurs qui ont bien fini. Face à de telles fluctuations, d'autres cryptomonnaies gagnent en popularité. Il s'agit des stablecoins ou devises stables.

Des cryptomonnaies adossées à de vraies devises

Le principe des stablecoins, comme le tether, le circle ou le paxos, est assez simple. Les entreprises qui émettent ces monnaies numériques assurent qu'elles ont, dans leurs comptes, l'équivalent en monnaie traditionnelle (fiduciaire), en l'occurrence le dollar. Le cours des stablecoins est ainsi adossé à la devise d'un État, ici les États-Unis. Autrement dit, celui qui possède un tether peut l'échanger auprès de Tether, ou de quiconque accepte cette cryptomonnaie, contre un dollar. Cette stabilité est ce qui attire les usagers de plus en plus nombreux des stablecoins : les échanges sont rapides et le trading des autres devises numériques est facilité puisqu'il ne faut pas systématiquement reconvertir ses transactions dans une monnaie fiduciaire.

Haute trahison, Far West et guerre de Sécession

La première interrogation que soulèvent ces stablecoins est leur présence même dans l'écosystème des cryptomonnaies. À l'origine, le bitcoin a été inventé pour court-circuiter les tiers de confiance dans un échange financier. En confiant les transactions au réseau et à un algorithme (blockchain), le bitcoin se libère théoriquement des banques. Appartenant aux entreprises privées qui les émettent, les stablecoins prennent l'exact contrepied et trahissent ainsi l'esprit originel des cryptomonnaies. Tout repose sur la confiance placée dans les entreprises émettrices. Les stablecoins actuels sont ainsi la réincarnation du « free banking » qui avait court aux États-Unis à la veille de la guerre de Sécession. Il existait alors un nombre considérable de petits émetteurs de papier-monnaie – comme il existe aujourd'hui un nombre croissant de batteurs de stablecoins. La valeur de leurs émissions dépendait du crédit que le grand public leur donnait et des gages de confiance que les établissements donnaient aux autorités d'alors. Ce Far West financier était marqué par d'innombrables fraudes. Dans son livre Bank Notes and Shinplasters, Joshua Greenberg raconte par exemple que certaines banques trompaient les commissaires aux comptes en faisant voyager leurs coffres-forts à travers les États pour qu'ils soient comptabilisés plusieurs fois ou en recouvrant d'argent la surface d'un baril en réalité rempli de clous. Dans le cadre de Tether, l'entreprise a missionné un commissaire aux comptes pour faire taire les rumeurs, mais l'argent est arrivé sur le compte que le jour de l'expertise. Une version moderne, en somme, des coffres itinérants. L'entreprise a passé un accord financier avec l'État de New York à hauteur de 18,5 millions de dollars pour tranquilliser les autorités. Si la confiance s'envole, la valeur d'un stablecoin s'évapore et les pertes peuvent être considérables. En outre, si une entreprise émettant des stablecoins venait, pour une raison ou pour une autre à faire faillite – ou à partir avec la caisse –, aucune banque centrale ne viendrait à la rescousse des épargnants, comme cela serait le cas pour une banque classique, laissant sur le carreau les millions d'utilisateurs avec une monnaie qui ne vaudrait plus rien. La plus grande prudence est donc de mise.

Multimédia

Harold Halibut, formidable loser

Près d'une décennie après avoir enchanté les festivaliers de l'E3, Harold Halibut débarque enfin sur PC et consoles nextgen. Et ça valait le coup d'attendre ! Les artisans de Slow Bros. nous livrent une oeuvre d'une singularité et...
Lire la suite
Harold Halibut, formidable loser
Multimédia

Asus Zenbook 14, un ultraportable bien sous tous rapports

Avec son Zenbook 14 Oled, Asus mise sur le récent processeur AMD Ryzen 7 8840HS pour proposer un ultraportable puissant et polyvalent. Si cette nouvelle déclinaison profite d'une belle dalle Oled et d'un châssis compact et qualita...
Lire la suite
Asus Zenbook 14, un ultraportable bien sous tous rapports
Multimédia

Tout savoir sur la vidéosurveillance algorithmique qui sera déployée lors des Je...

La vidéosurveillance algorithmique a fait l'objet de nouvelles expérimentations en région parisienne, notamment lors d'un match de football PSG-OL et d'un concert des Black Eyed Peas. Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 ap...
Lire la suite
Tout savoir sur la vidéosurveillance algorithmique qui sera déployée lors des Jeux olympiques