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Ubisoft se lance dans les NFT et soulève la colère des joueurs

Après avoir lancé quelques ballons d'essais, Ubisoft fait le grand saut dans l'univers des cryptomonnaies et des NFT. L'éditeur d'Assassin's Creed et de Far Cry lance Quartz, sa propre blockchain, permettant aux joueurs de faire l'acquisition d'objets numériques uniques qui pourront ensuite être échangés ou revendus. L'accueil des fans est pour le moins mitigé.

L'attrait d'Ubisoft pour le monde interlope des cryptomonnaies et des technologies dérivées de la blockchain n'est pas neuf. L'éditeur de jeux vidéo français, mastodonte dans son domaine, avait déjà tenté quelques incursions dans le domaine avec un NFT Lapins Crétins et un partenariat poussé avec Sorare, sorte d'album Panini 2.0. Sans se perdre en détails techniques complexes, les NFT, pour jetons non fongibles ou non fongibles tokens en anglais, sont des objets digitaux particuliers dont l'identité unique est certifiée de manière théoriquement inviolable par la technologie blockchain. Celle-ci permet, parmi les millions de copies numériques d'une même entité, de reconnaître l'originale ou, en tout cas, celle qui a été signée, et d'en suivre la trace tout au long de sa vie. Un tweet, une création audiovisuelle, un message, une capture d'écran… tout peut ainsi être signé. La singularité d'un objet ainsi distingué lui confère naturellement de la valeur. La folie des NFT gagne déjà le monde de l'art contemporain et attire les investisseurs avides de gains rapides et de sensations fortes. Un artiste anonyme, connu sous le pseudonyme de Pak, a ainsi vendu début décembre une œuvre, divisée en 266 445 NFT, pour un montant total de 91,8 millions de dollars. C'est un record historique pour un artiste vivant.

Ce qui est rare est cher

Ubisoft surfe donc sur cette vague. L'idée est ici que les joueurs puissent faire main basse sur des objets uniques en jeu. Le premier titre du catalogue à bénéficier d'une telle fonctionnalité est la poule aux œufs d'or Ghost Recon qui accueillera les trois premiers NFT Ubisoft, baptisés Digits. L'éditeur ne vend pas encore d'acte de propriété numérique. Il s'agit ici de les obtenir via du contenu téléchargeable (DLC) et en jeu : le premier, un fusil d'assaut, requiert environ deux heures d'investissement dans Ghost Recon : Breakpoint, le second, un casque, environ 100 heures, et le troisième, un pantalon, 600 heures. Une fois que les joueurs seront en possession de ces accessoires en jeu, ils pourront en faire ce qu'ils veulent : la blockchain est décentralisée et permet les échanges sans le contrôle d'Ubisoft. Nul doute qu'un fusil utilisé par un streamer célèbre ou ayant servi lors d'une grande finale d'un championnat e-sport, et qui aura donc une signature unique, attisera la convoitise des fans. « Plus tard, nous ajouterons les statistiques des propriétaires du NFT, leurs performances, ou les séquences de jeu dont ils sont fiers », explique en ce sens Baptiste Chardon, directeur produit blockchain chez Ubisoft. L'éditeur, conscient qu'il entre là dans une zone trouble où la spéculation fait rage, tente de rassurer : « il faut être majeur et avoir un compte Ubisoft Connect qui permet de retirer un seul exemplaire de ces NFT. Et le joueur devra justifier d'un certain niveau de jeu sur la version PC de Ghost Recon : Breakpoint pour pouvoir récupérer les objets ».

La colère des joueurs

Il faudra tout de même en faire davantage pour convaincre. La vidéo de présentation de cette nouvelle fonctionnalité a reçu, en quelques minutes, un nombre record de commentaires négatifs. Les joueurs, échaudés par les microtransactions et autres lootboxes qui gâchent de plus en plus l'expérience purement ludique des jeux vidéo récents, ne voient dans cette initiative qu'une nouvelle façon de générer des revenus. Il faut dire que les dernières productions de l'éditeur (Far Cry 6, Ghost Recon : Breakpoint, Watch Dogs 2, etc.) ont reçu un accueil public glacial, critiquées pour leur manque d'innovation, leurs bugs innombrables et leur uniformité malgré des univers bien différents. Il semble désormais acquis qu'Ubisoft considère le jeu vidéo davantage comme un divertissement grand public lucratif, comme un Marvel signé Disney, que comme une œuvre artistique.

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