Il y a un an sortait une nouvelle génération de consoles portée par la Xbox Series X et la PlayStation 5. Malgré une année marquée par la pandémie et les ruptures de stocks, les fers de lance de Microsoft et de Sony enregistrent d'excellents chiffres de vente. Quel bilan peut-on tirer à l'orée de leur premier anniversaire ?
La PlayStation 5 et la Xbox Series X ont soufflé leur première bougie. Cette année fut pour le moins mouvementée. La pandémie et les confinements successifs ont fait flamber la demande en divertissements domestiques. Les grands services de vidéo à la demande, comme Netflix, Disney+, Amazon Prime ou encore MyCanal, ont vu leurs audiences exploser, tandis que l'industrie du jeu vidéo voguait de record en record. Les nouvelles consoles ont été des objets convoités. Au même moment, les fournisseurs se sont rapidement trouvés à cours de semi-conducteurs, les composants de base des cartes graphiques et autres pièces cruciales au bon fonctionnement des objets high-tech. Cela n'a pas empêché la console de Sony de s'écouler à 13,4 millions d'exemplaires, soit aussi bien que la PlayStation 4, le modèle le plus vendu de tous les temps. La PS5 aurait donc fait mieux que sa devancière sans les problèmes d'approvisionnement. Du côté de Microsoft, on a arrêté de compter les consoles vendues depuis 2015, mais les responsables ont le sourire dès qu'on évoque les résultats de la Xbox Series X.
Le scalping, phénomène galopant
La forte demande, couplée à une offre amputée pour des raisons sanitaires, a accouché d'un phénomène nouveau mais qui se répand rapidement : le « scalping ». Derrière ce terme hérité de la finance se cache une pratique à la limite de la légalité. Il s'agit d'écumer les sites des distributeurs et de commander le plus rapidement possible toutes les consoles disponibles dans l'objectif de les revendre au prix fort. Certains « scalpeurs » en sont allés jusqu'à développer des algorithmes qui étaient capables d'écumer internet, de trouver dès qu'une console était de nouveau en vente quelque part et de passer commande. Au plus fort de la demande, une console nextgen s'affichait au double de son prix de vente officiel sur les sites secondaires, et les bénéfices encaissés par les revendeurs se comptent en dizaines de millions d'euros. Cette pratique a aggravé la pénurie.
Beaucoup de jeux, peu d'exclusivités
Malgré la pandémie et les ruptures de stocks, cette génération de console est celle qui a enregistré le plus de nouvelles sorties. Les précédents millésimes n'avaient pas été aussi gâtés. La PS3, par exemple, a compté moins de 100 nouveaux titres l'année de sa sortie. C'est près de 50 % de moins que la PS5 et la XBox Series X, cette dernière bénéficiant en prime de l'abonnement Xbox Game Pass qui donne accès à un vaste catalogue de titres récents ou anciens. En revanche, il y a peu d'exclusivités à se mettre sous la dent pour les nouveaux acheteurs. Certes, il y a eu les marquants Ghost of Tsushima ou Returnal sur PS5 et, dernièrement, Forza Horizon 5 sur Xbox Series, mais une vaste majorité des sorties sont aussi disponibles sur PC ou sur les autres supports. Même si ces consoles sont loin d'avoir été poussées dans leurs retranchements au niveau des graphismes, l'accueil des nouveaux titres a été dans l'ensemble chaleureux si l'on en croit les chiffres du site spécialisé Metacritic. En revanche, l'arrivée de cette génération survitaminée marque aussi l'éclosion d'un autre phénomène qui déferle sur l'industrie du jeu vidéo : les remakes et remasters d'anciennes gloires. De la saga Final Fantasy à Demon Soul's, en passant par Grand Theft Auto ou encore Crysis, on ne compte plus les voyages nostalgiques. La tendance est d'ampleur. En 2006, 5 % des jeux PS3 et 12 % des jeux Xbox 360 étaient des rééditions. Ce type de jeu représente aujourd'hui près de 25 % du catalogue PS5 et plus de 20 % de l'offre Xbox Series. Cette génération de console a ainsi déjà marqué de son empreinte le secteur du jeu vidéo. Sony et Microsoft planchent déjà sur des déclinaisons plus musclées et envisagent des sorties plus rapprochées, à la manière d'Apple avec ses iPhone, ce qui serait alors une autre évolution majeure.
