Alors que le gouvernement proclamait la santé mentale « Grande cause nationale 2025 » en octobre 2024, comment se porte aujourd'hui le moral des Français ? Mené à la fin du mois d'août par l'institut Ifop pour la fondation AESIO, un sondage récemment publié fait état d'un mal-être en hausse, notamment marqué par un clivage générationnel et une réticence à consulter.
Des facteurs de fragilité
Seulement 39 % des répondants s'estiment dans un état de santé psychique « très bon » ou « excellent » en 2025, contre 43 % l'année passée. La proportion de personnes déclarant avoir traversé des épisodes de souffrance psychique reste pour sa part stable, mais élevée : ces derniers concernent 55 % des sondés, de manière occasionnelle (39 %) ou régulière (16 %). Les résultats soulignent en outre l'impact de différents facteurs sur la santé mentale, tel que l'âge (63 % des moins de 35 ans connaissent ces épisodes, contre 36 % des 65 ans et plus) ou le poids des responsabilités familiales (30 % chez les aidants, contre 20 % chez les non-aidants). La présence d'un proche en détresse psychique triple quant à elle le risque de ressentir soi-même un mal-être.
Un tabou prégnant
Mais si un peu plus d'1 personne sur 2 déclare avoir été en souffrance psychique l'an passé, seulement 28 % des concernés ont passé le cap de la consultation auprès d'un professionnel. Pourquoi cet écart, alors que 63 % des Français reconnaissent le bien-être mental comme une composante essentielle de la santé ? La majorité des sondés déclarent s'abstenir de consulter… car ils n'en auraient pas besoin (50 %). S'ensuivent les contraintes financières, pour 29 % des répondants, et enfin la peur d'avoir recours à un professionnel (21 %). Pour 72 % des Français, consulter un spécialiste reste en effet un sujet difficile à évoquer, tandis que 65 % d'entre eux estiment que cette démarche est socialement mal perçue. Lever le tabou qui entoure la santé mentale demandera sans doute un peu plus d'une année.