Si la maladie de Parkinson est une affection chronique neurodégénérative, il semblerait que des bactéries buccales et intestinales aient un lien avec cette pathologie. On fait le point.
En France, 272 500 personnes souffrent de la maladie de Parkinson et 25 000 nouveaux cas se déclarent chaque année, d'après le ministère de la Santé. Deuxième pathologie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer, cette dernière a pour conséquence principale la disparition neuronale. Pour tenter de freiner ou de guérir la maladie, les scientifiques étudient évidemment le système nerveux central, mais aussi certains aspects de l'organisme comme le microbiote intestinal.
L'intestin, ce deuxième cerveau
La maladie de Parkinson se traduit par une difficulté à initier un mouvement (ce qu'on appelle l'akinésie), un ralentissement des gestes, des tremblements, des défauts de coordination, ou encore une rigidité musculaire, des symptômes dits moteurs.
S'il est connu que le microbiote est nécessaire à une bonne immunité, et responsable de certaines pathologies comme le syndrome de l'intestin irritable, comment les bactéries présentes dans nos intestins pourraient avoir un lien avec une maladie relative au cerveau ? C'est la question posée par certains chercheurs, dont les neuroscientifiques britanniques du King's College London qui ont publié les résultats de leur étude dans la revue Gut Microbes.
Pour y voir plus clair, ces derniers ont récolté et analysé 228 échantillons de selles et de salive, provenant de groupes différents : des individus non porteurs de la maladie, certains légèrement atteints et d'autres souffrant de vraie démence. Il en résulte que les patients parkinsoniens ont plus de souches de bactéries semblant provenir de la bouche telles que les toxines, qui migreraient ensuite dans les intestins, y provoquant une inflammation, ou se déplaceraient vers le cerveau.
Une deuxième étude menée par des chercheurs de l'université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec leurs confrères de l'université de Calgary, met en évidence que certaines molécules endommageraient les cellules du cerveau et empêcheraient ainsi de produire de la dopamine. Or, le manque de dopamine est, par exemple, responsable de la rigidité des membres et des tremblements.
Marqueur et régulation
Si, pour l'heure, les scientifiques continuent leurs recherches pour savoir si le microbiote pourrait être à l'origine de la maladie de Parkinson ou si, au contraire, la pathologie serait responsable de la présence de ces bactéries et toxines dans notre flore intestinale, il semble y avoir un lien entre inflammation intestinale et dégénérescence neuronale.
Dans ce cas, ce fameux microbiote aurait alors un rôle de marqueur et pourrait aider la médecine non seulement à diagnostiquer les parkinsoniens, mais aussi à freiner l'évolution de la maladie, grâce à des traitements régulant ces micro-organismes.
En attendant, il est possible de prendre soin de notre flore intestinale en privilégiant une alimentation équilibrée et en ayant une bonne hygiène bucco-dentaire.


