Risques cardiaques, les femmes en première ligne - Minizap Annecy
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Risques cardiaques, les femmes en première ligne

En quelques années seulement, les maladies cardiovasculaires sont devenues la première cause de mortalité chez les femmes, devant les cancers. Pourquoi ces dernières sont-elles plus touchées que les hommes et comment réduire les risques ? On vous dit tout.

AVC, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde, cardiopathie, embolie pulmonaire... 1 femme meurt toutes les 7 minutes en France d'une maladie cardiovasculaire. Pourtant, 8 décès sur 10 sont évitables rappelle la fondation Agir pour le cœur des femmes. Une mortalité féminine qui a dépassé celle des messieurs (56%, contre 46%) d'après une étude menée par le Haut conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes en 2020. Face à ce constat plus qu'alarmant, il devient urgent de mettre en exergue les causes de ces pathologies et de réussir à inverser la tendance. Un sujet qui soulève une kyrielle de questions et d'inégalités.

Le mode de vie, ennemi numéro 1

La maladie cardiovasculaire est, dans la plupart des cas, la conséquence d'artères qui s'obstruent plus ou moins rapidement. Si nous ne sommes pas tous égaux génétiquement parlant – « seuls 11% de la population présentent une santé cardiovasculaire idéale », indique une récente étude de Santé publique France – l'iniquité ne s'arrête pas là. Parmi les causes les plus connues des maladies cardiovasculaires figurent généralement le surpoids, le cholestérol, la tension artérielle, le tabagisme, l'alcool, l'âge et l'hérédité, mais de nombreuses enquêtes tendent à montrer que les changements sociétaux par exemple, jouent aussi un rôle dans les risques cardiovasculaires chez les femmes.
À l'heure actuelle, ces dernières cumulent travail et éducation des enfants, une charge mentale qui génère plus de stress que celui que subissent généralement les hommes.
À cela s'ajoute la complexité hormonale féminine. La prise de contraception, la grossesse et la périménopause sont des phases de transformation chez la femme qui sont potentiellement plus à risque, donc à surveiller davantage, sans pour autant négliger les autres périodes. On notera également que certaines maladies cardiovasculaires atypiques sont presque exclusivement féminines. En effet, il existe par exemple la dissection spontanée de l'artère coronaire, ou « SCAD », dont 90 ‰ des personnes touchées sont des femmes, sans oublier le MINOCA, une crise cardiaque qui touche deux fois plus les femmes que les hommes, sans oublier la cardiomyopathie du péri-partum.

Diagnostic sous évalué

Dans un cas sur deux, les symptômes des maladies cardiovasculaires sont les mêmes chez les deux sexes : engourdissement du visage, du bras ou des jambes, en particulier d'un seul côté du corps, douleur dans la poitrine qui serre fort, confusion, difficultés à parler, nausées, vertiges et sueurs froides. Mais encore une fois, il arrive que certaines femmes ressentent uniquement une fatigue anormale ou certaines douleurs localisées. Des manifestations parfois balayées par des médecins qui pensent à un surmenage et prônent du repos. Il est en effet souvent difficile de croire qu'une femme peut souffrir d'un infarctus, une maladie connue pour être masculine. Selon l'Ifop, qui a réalisé une étude pour la Fédération française de cardiologie en 2023, près d'une femme sur deux entre 18 et 25 ans estime à tort que ces maladies frappent avant tout l'autre sexe.

Prévention renforcée

Si la prise de conscience générale est urgente, la situation nécessite une prévention adaptée aux femmes.
Il est recommandé de bouger, faire du sport, manger équilibré et réduire sa consommation de sel mais aussi d'effectuer des bilans de prévention. Les praticiens, de leur côté, devraient pouvoir soumettre une prise en charge médicamenteuse plus adaptée, mais aussi insister sur la sensibilisation. Diverses initiatives tendent à améliorer l'information, en proposant des dépistages lors de journées organisées dans des maisons pluriprofessionnelles de santé ou via des bus itinérants par exemple.

Julie Pitaud
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