Depuis quelques mois, la Toile s'enflamme pour certaines recettes et mets que tout le monde s'arrache. Conséquence ? Ces ingrédients phares commencent à se raréfier…
Comme tout internaute qui se respecte, vous avez sûrement, vous aussi, salivé devant la vidéo d'un influenceur s'empiffrant de chocolat Dubaï, envié les buveurs de latte au matcha ou eu les papilles qui frétillent à la vue des salades de concombres islandaises, au point de tout faire pour vous procurer ces aliments… comme des millions de consommateurs. Résultat des courses, l'engouement a été si viral en un temps record qu'une pénurie de ces produits pourrait bien nous laisser sur notre faim !
Une tendance dévorante...
Originaire du Moyen-Orient, et présente dans nos assiettes depuis des milliers d'années, la pistache n'avait, a priori, plus rien à prouver. Mais c'était sans compter le pouvoir des influenceurs et particulièrement de Maria Vehera, qui, en 2023, a posté une vidéo d'elle en train de déguster une généreuse tablette de chocolat Dubaï, une confiserie garnie de pistaches et de cheveux d'ange, tout droit venue de la Cité de l'or. Seulement voilà, impossible de trouver ce mets d'exception dans un autre pays !
La frustration des gourmands est si grande que certaines marques, telles que Lindt ou encore Lidl, choisissent de surfer sur la vague et inventent des tablettes ressemblant au chocolat Dubaï, pendant que des apprentis pâtissiers tentent de reproduire la recette tant convoitée. Mais la ruée mondiale vers ce produit est telle que la célèbre petite noix verte se raréfie, et son prix, par conséquent, atteint des sommets. Un spécialiste du marché rapporte en effet au Financial Times qu'en un an, le cours de la pistache est passé de 7,65 à 10,30 dollars la livre, soit de 15 à 20 euros le kilos.
Pour éviter la pénurie, certains agriculteurs américains ont même décidé de remplacer leurs amandiers par des pistachiers. Mais la récolte de ces fruits secs est longue et ne sera pas à maturité avant 2026… Alors, en attendant, certains points de vente se sont mis à rationner les tablettes de « chocolat Dubaï », en réduisant le nombre d'achats par personne.
Et des buzz qui creusent
Une limite également imposée à certains fans de matcha. Cette poudre de thé vert japonaise plébiscitée par la Toile depuis l'an dernier peut se déguster sous forme de boisson chaude ou glacée, de pâtisserie, ou saupoudrée sur des plats salés. Cette alternative au café, réputée pour ses bienfaits et initialement réservée à la traditionnelle cérémonie du thé, s'est tellement popularisée qu'elle est devenue un produit consommé à échelle mondiale et au quotidien.
Si bien que la demande a triplé en seulement un an, et qu'il est de plus en plus difficile de trouver du matcha dans les rayons ! Un engrenage qui menace l'approvisionnement, poussant l'industrie à une production record… Pour tenter de calmer le jeu et ne plus craindre la pénurie, certaines maisons de thé procèdent donc à des restrictions d'achat.
Plus largement, l'impact des réseaux sociaux sur le marketing alimentaire n'a jamais été aussi énorme que ces dernières années. La preuve il y a quelques mois, en Islande, après qu'un jeune créateur de contenu ait simplement posté sur TikTok la recette d'une salade composée de concombres râpés, d'huile de sésame, d'ail, de vinaigre de riz et d'huile pimentée. Une vidéo qui, après avoir fait des millions de vues, a engendré une rupture de stock de concombres pendant plusieurs jours…