Cuisine et vins

Comment cueillir et cuisiner les plantes sauvages ?

La nature recèle de multiples bienfaits, et nombreuses sont les plantes de nos régions dont la saveur fait merveille en cuisine, tout en ayant parfois des vertus santé. Voici nos conseils pour les reconnaître sans se tromper et les préparer sans danger.

Amateurs de promenades en forêt ou citadins en manque d'air frais, pourquoi ne pas vous essayer aux joies de la cueillette sauvage ? Cette activité ludique allie les bienfaits du plein air au plaisir de découvrir de nouvelles saveurs. Laissez-vous guider pour savoir quelles sont les plantes à favoriser et les précautions à prendre.

Les baies, délices des becs sucrés

Si les fruits sont parfois appelés « les friandises de la nature », les baies méritent tout particulièrement ce surnom ! Petites, sucrées, colorées et légèrement acidulées, elles constituent un délicieux encas à grignoter le long des chemins boisés. Sous nos latitudes, on trouve plus fréquemment des mûres, des framboises, des groseilles et des fraises des bois, mais également des cornouilles au goût proche des cerises, ainsi que des baies d'argousier et de sureau. Si toutes sont comestibles, veillez cependant à bien les rincer à l'eau claire avant de les ingérer, afin d'éliminer toute trace éventuelle d'urine d'animaux. Une fois chez vous, vous pourrez les transformer en sirop, en confiture ou les déguster sous forme de tarte.

Des tisanes bienfaisantes

Véritables cocktails de vitamines et d'antioxydants, certaines plantes possèdent des propriétés médicinales dont on peut profiter en les faisant tout simplement infuser dans une tasse d'eau chaude. Lors d'une virée dans les champs, ramassez donc des pissenlits pour soulager votre foie après quelques excès. Si vous vous sentez agité et avez des difficultés à trouver le sommeil, tournez-vous vers la verveine sauvage, la camomille ou le tilleul. Enfin, en cas de baisse de tonus, on s'en donne à cœur joie avec les infusions et soupes d'orties, dont la saveur n'a d'égale que la richesse nutritionnelle : jusqu'à huit fois plus de vitamines que les agrumes, trois fois plus de fer que les épinards et autant de calcium que le fromage, le tout avec peu de calories !

Les aromates du soleil

Les habitants du Midi le savent : rien ne vaut des herbes de Provence pour enchanter un plat ! Faciles à trouver partout dans la garrigue et à reconnaître, thym, romarin, origan et autre laurier-sauce assaisonnent à merveille légumes, potages, viandes et poissons. Après la cueillette, il suffit de les laisser sécher à l'air frais et sec pendant quelques jours pour les conserver quasi indéfiniment. Leur inimitable parfum est ainsi préservé, afin que vous puissiez utiliser ces plantes aromatiques quand bon vous semble.

Méfiez-vous des apparences

À moins d'avoir de solides notions de botanique, il n'est pas toujours évident de distinguer des espèces qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau. La vigilance est donc de mise car ces faux jumeaux peuvent s'avérer hautement toxiques. Ainsi, il est aisé de confondre l'œnanthe safranée avec la carotte sauvage, le cassis avec la belladone, la châtaigne avec le marron d'Inde ou encore les feuilles d'épinard et d'oseille avec les feuilles d'arum. Vous pouvez vous en assurer en consultant des ouvrages dédiés à ce sujet ou en regardant des images sur internet, mais en cas de doute, mieux vaut vous abstenir pour éviter tout risque d'intoxication.
Si vous avez malgré tout ingéré une plante sans avoir de certitude absolue sur sa nature et que vous commencez à présenter des symptômes tels que fièvre, maux de ventre, diarrhée, vomissements, difficultés respiratoires ou troubles cardiaques, appelez sans tarder le centre antipoison ou les urgences. Chaque année, près de 250 cas d'empoisonnements dus à des confusions sont recensés, dont certains peuvent être graves.

Lauren Ricard
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