Le carton fait figure de matériau miracle dans les jardins bio où il permet de préparer les sols sans recourir au labour. À condition que l'on utilise du carton brun, exempt de toute source de pollution.
Le carton fait un carton
Depuis l'avènement du jardinage sur sol vivant, qui minimise le travail du sol, le carton a fait son entrée dans les jardins. Il permet en effet de préparer la mise en culture de zones enherbées, sans nécessiter guère plus qu'une tonte rase. On l'étale sur toute la surface que l'on souhaite cultiver, puis on le recouvre d'une épaisse couche de matières organiques (20 à 30 cm de compost, broyat ou paille). Privées de lumière, et écrasées par le poids des matières, les herbes prisonnières finissent par mourir et les graines sont empêchées de germer. En deux à trois mois, sous le carton décomposé par la pédofaune, la terre grumeleuse et exempte d'adventices est prête à être cultivée.
Un matériau (presque) naturel
Le carton brun est composé à près de 50 % de cellulose, une forme de carbone qui entre dans la composition de tous les êtres vivants. C'est elle qui constitue l'ossature du carton. Elle est parfois remplacée en partie par de la lignine, un composant rigidifiant des parois cellulaires végétales. Un agent collant préserve le carton de l'humidité, la plupart du temps sous la forme d'extrait de résines de conifères. Afin de réduire la porosité de la fibre, on incorpore du kaolin, du gypse et du talc. Enfin, l'aspect et la couleur sont donnés par de l'amidon végétal, issu de maïs, de pomme de terre ou de blé.
L'avis du pro
Pour la préparation des sols, le carton est un matériau biodégradable et pratique qui relègue le motoculteur au rang d'antiquité inutile. Néanmoins, il est important, pour éviter la pollution des sols, d'utiliser uniquement du carton brun, dont l'encre noire est d'origine végétale, exempt de scotch et d'agrafes. Il faut proscrire les cartons d'emballage industriel imprimés à l'encre de couleur car ils contiennent des produits polluants.