La serpe est le glorieux ancêtre de la plupart des outils de taille du jardinier. Même si bon nombre d'entre eux l'ont avantageusement remplacée depuis, aucun n'arrive à la cheville de sa polyvalence.
Venue de temps frustes
Connue depuis l'Antiquité, la serpe était déjà utilisée par les Romains pour tailler la vigne. Puis elle a été pendant longtemps la fidèle compagne de tous les corps de métier de la forêt, (bûcheron, fagotier, balaitier…), mais aussi des artisans travaillant le bois (menuisier, ébéniste, charron…) qui appréciaient sa grande polyvalence. Elle se caractérise par une lame assez courte (environ 30 cm) et large, recourbée en croissant à son extrémité. C'est l'outil de tous les possibles sur les petits végétaux (débroussaillage, taille d'épointage…) mais aussi sur les bois de diamètre moyen (abattage, coupe, fendage). On la manie avec une seule main.
Trois points d'utilité
C'est un outil assez lourd du fait de l'épaisseur et de la largeur de sa lame, ce qui assure une frappe précise et puissante. La partie rectiligne de la lame assure les travaux de coupe du bois. La partie recourbée permet de rassembler et de couper les petites branches. Sa pointe fine, en forme de bec, permet de saisir les billes de bois à l'instar d'une sapie de bûcheron ou de creuser le bois.
L'avis du pro
Dépassée par les débroussailleuses et les tronçonneuses nettement plus performantes, la serpe reste néanmoins un outil passe-partout très utile au jardinier. Mais attention, sa lame doit être toujours parfaitement affûtée afin de permettre des coupes nettes et éviter qu'elle ne se transforme en « instrument de dommage » comme on la surnommait parfois. En outre, sa manipulation requiert habitude et maîtrise pour éviter les blessures. Plus légères, et donc plus maniables, les serpes italiennes qui se caractérisent par une lame moins large, une pointe plus effilée et plus recourbée, ainsi qu'un manche gainé de cuir et doté d'une butée favorisant la prise en main sont sans doute les plus pratiques.