Remettre sur le devant de la scène The Elder Scrolls IV : Oblivion en 2025, c'est convoquer un pan entier de l'histoire du RPG, avec tout ce que cela implique de grandeur et d'obsolescence. Dans cette édition Remastered, Virtuos, à qui Bethesda a confié cette lourde tâche, opère une greffe audacieuse : le vénérable squelette de l'un des plus grands jeux d'aventure de l'histoire vidéoludique est habillé des atours modernes de l'Unreal Engine 5. Le résultat est un mirage fascinant, celui d'un monde idéalisé tel qu'on croyait l'avoir vu en 2006. Cyrodiil resplendit sous une lumière dynamique somptueuse, ses forêts bruissent du vent dans les feuillages, ses ruines Ayelides se dressent avec une majesté retrouvée, et même les visages autrefois croquignolesques des PNJ arborent désormais une expression presque humaine. Mais sous cette splendeur visuelle, le cœur du jeu bat selon les mêmes rythmes anciens : un système de combat rigide, un level scaling toujours aussi capricieux et une progression encore entachée de choix de design datés. L'illusion, bercée de nostalgie, fonctionne à merveille quelque temps, mais s'effrite dès qu'on affronte la répétitivité des donjons ou la lourdeur des mécaniques. Oblivion Remastered est une lettre d'amour, une œuvre de conservation plus que de transformation, qui célèbre autant qu'elle fige une époque révolue.
Oblivion Remasterd, PC, Xbox Series, 50 €