Certaines attendent ce signe comme le messie, d'autres le redoutent… Et peu de futures mamans y échappent. Comptant parmi les désagréments les plus répandus du début de grossesse (80 %), les nausées matinales sont cependant bénignes la plupart du temps. D'après une étude de l'université de Californie (Los Angeles) parue dans la revue Evolution, Medicine and Public Health le 24 septembre 2025, elles seraient même associées à un meilleur déroulement de la gestation.
Une bonne réponse immunitaire...
Alors que le fœtus, vulnérable, doit être protégé de tout risque d'infection, le système immunitaire de la mère ne peut pour autant être en alerte maximale, sans quoi il risquerait de s'y attaquer comme à un corps étranger. Pour atteindre cet équilibre délicat, l'organisme active alors un ensemble de réponses inflammatoires, parmi lesquels des mécanismes comportementaux adaptatifs tels que les nausées. Comme un avertissement naturel, ces dernières inciteraient la mère à éviter les aliments potentiellement nocifs au cours des 1er et 2e trimestres. En analysant les échantillons sanguins de 58 femmes suivies du début de leur grossesse jusqu'au post-partum, les chercheurs ont établi un lien entre aversions alimentaires, nausées et vomissements d'une part, et meilleur équilibre immunitaire de l'autre. Daniel Flesser, co-auteur de l'étude, conclut que ces désagréments n'ont rien d'anormal, mais seraient plutôt «le signe que tout se passe normalement, reflétant une réponse immunitaire saine et bénéfique ».
jusqu'à un certain point !
En revanche, toutes les nausées ne se valent pas. Touchant 1 à 3 % des femmes enceintes, l'hyperémèse gravidique (HG), forme extrême et invalidante de ce phénomène, constitue pour sa part une menace pour la santé de la mère et, à terme, pour celle du fœtus. Non prise en charge, elle peut entraîner une déshydratation ainsi qu'une perte de poids importante, menant parfois jusqu'à l'hospitalisation. Elle augmente également le risque de fausse couche ou de petit poids de naissance.


