Vous passez aux toilettes en prévision d'un long trajet, avant de dormir ou simplement par réflexe avant chaque sortie, et cela alors même que vous n'en ressentez pas l'envie ? Bien qu'elle soit largement répandue – ne répète-t-on pas d'ailleurs aux plus jeunes de prendre leurs précautions ? – cette habitude peut s'avérer néfaste pour la santé urinaire sur le long terme. Explications.
Une vessie moins fonctionnelle
Prendre l'habitude d'uriner « au cas où » peut en effet impacter le bon fonctionnement de la vessie. Pour le comprendre, il faut rappeler qu'en bonne santé, l'appareil urinaire envoie des signaux au cerveau lorsque la vessie est pleine – sachant que la capacité de cet organe élastique varie entre 300 et 600 ml selon les individus. En s'adonnant régulièrement à ces mictions préventives, on habitue non seulement la vessie à contenir moins d'urine, altérant ses capacités à la retenir, mais également son système nerveux à signaler « l'urgence pipi » plus tôt. À terme, on peut alors souffrir d'hyperactivité vésicale, un trouble qui touche en général plutôt les femmes après la ménopause et dont les symptômes comportent des envies fréquentes et pressantes, des réveils nocturnes ou encore des fuites urinaires. Tout l'inverse de ce que l'on recherche en prenant ses précautions !
Reprendre le rythme
Il est toutefois possible de rééduquer sa vessie pour retrouver de bonnes habitudes. Pour référence, avec un apport hydrique normal, un adulte urine environ 5 à 6 fois par jour. On peut alors s'entraîner à tenir un petit peu plus longtemps afin d'arriver à un intervalle régulier, avec un passage aux toilettes toutes les deux à trois heures. À l'inverse, il est contre-productif de se retenir trop longtemps, au risque de provoquer des infections ou un affaiblissement du plancher pelvien. Il s'agit donc de trouver l'équilibre… À noter que l'on peut aussi essayer d'éviter certains excitants, comme le thé ou le café, qui provoquent des envies plus fréquentes.


