Qui a dit qu'il fallait nécessairement du soleil pour cultiver la vigne ? Les viticulteurs néerlandais ont relevé le défi de faire pousser leurs propres cépages sous le ciel rigoureux des Pays-Bas. Au pays des tulipes et de la bière, voici que le vin essaie de faire son trou… et ça marche !
Pas froid aux yeux
Après les vins californiens, chiliens et espagnols, voici que l'agriculture néerlandaise semble bien décidée à son tour à partir à la conquête du florissant marché des vins étrangers. Si les premiers avaient en commun un taux d'ensoleillement remarquable, on ne peut guère en dire autant de ce nouveau venu : ciel gris, pluie battante et thermomètres en berne sont le lot commun du pays des polders. Qu'à cela ne tienne : les agronomes néerlandais n'allaient pas se laisser décourager pour si peu. Après avoir mis au point de nouveaux cépages, spécifiquement conçus pour être plus résistants au climat et à certaines maladies comme le mildiou, ils ont multiplié par six la taille du vignoble national en quelque huit petites années. C'est ainsi que Johanniter, Solaris et autres cépages locaux couvrent désormais plus de 240 hectares de terrain.
Vin et fromage
Réputés pour leurs fromages, les Pays-Bas le seront-ils aussi bientôt pour le petit rouge local qui les accompagne ? Ce n'est pas gagné, semble nous dire l'œnologue Nicolaas Klei. « Il y a quinze ans, lorsque je goûtais du vin néerlandais, il était tout simplement imbuvable. Actuellement, je dirais qu'il n'est pas mauvais à boire. Dans le meilleur des cas… », déclarait-il en août dernier à l'AFP. Quant au prix du litron, contraintes de production obligent, il reste un peu salé puisqu'il faut compter entre 11 et 12 euros pour un vin de qualité. Il n'en reste pas moins que les palais les plus curieux prendront très certainement plaisir à déguster un petit ballon de vin d'Apostelhoeve ou de Maastricht avec un bon morceau de gouda au cumin… Proost !