Certains professionnels de la filière vin souhaiteraient mettre le liège au placard. Mais les défenseurs de ce matériau naturel ont choisi de lancer une pétition pour plus de transparence quant au mode de bouchage de nos bouteilles.
Utilisé depuis plus de trois siècles, le bouchon en liège est depuis une bonne dizaine d'années menacé de toutes parts. Une bouteille de vin sur trois est en effet désormais obturée par des bouchons en plastique, des capsules métalliques et même parfois par du verre. Accusé de porter le coup de grâce aux meilleurs crus, le liège peut en effet parfois donner un léger goût bouchonné au vin. Mais cela ne concernerait en fait que 3 à 5 % des bouteilles. Certains professionnels ont même beaucoup investi dans la recherche pour diminuer le trichloroanisole, la molécule responsable de cet arrière-goût de moisi qui peut gâcher le plaisir gustatif. Un argument de vente imparable pour ceux qui veulent à tout prix détrôner le roi de la bouteille.
Le bouchon qui a tout bon
Mais n'en déplaise à ses détracteurs et à d'autres qui souhaiteraient s'imposer dans des marchés parallèles de plus en plus fructueux, si le bouchon en liège persiste, c'est bien qu'il offre des avantages. Élastique, compressible, étanche et naturel, les adjectifs sont nombreux pour décrire ce matériau issu de l'écorce du chêne liège. Si tous les professionnels et amateurs ne sont pas d'accord sur ce point, le bouchon en liège est cependant reconnu pour permettre une évolution optimale du vin et lui offrir les meilleures conditions pour bien vieillir. Mais ce qui agace ses défenseurs, c'est que, désormais, plus rien ne permet au consommateur de savoir comment la bouteille qu'il achète est fermée. À part les maisons de champagne qui utilisent le bouchon en liège comme unique mode de bouchage, aucune information n'apparaît en revanche sur les étiquettes des bouteilles de vin.
Une pétition pour plus de transparence
Vent debout, les professionnels du liège ont donc lancé une pétition il y a quelques mois déjà pour plus de transparence quant au mode de bouchage de nos crus. Si les étiquettes nous renseignent déjà sur les cépages, l'élevage du vin et le temps de garde, le but est de faire des étiquettes des véritables sources d'information, permettant au consommateur d'identifier le mode de bouchage. Les professionnels du liège souhaitaient recueillir plus de mille signatures. Selon leurs dires, il ne leur en manquerait plus que 250 pour faire pression sur la filière vin.