Les whiskies japonais sont de plus en plus consommés en France et bénéficient d'une excellente réputation. Soudainement acquise après des années de stagnation, cette notoriété pose question.
Issu de la distillation de céréales maltées ou non, le whisky existe depuis des siècles. Les produits distillés en Irlande et en Écosse sont les plus connus puisque c'est dans ces pays que ce breuvage a été créé. Viennent ensuite les États-Unis qui fabriquent cette eau-de-vie depuis le début du xixe siècle dans le Kentucky et dans le Tennessee. Plus récemment, des distilleries ont été ouvertes au Japon, au Canada, en France et en Belgique. Celles d'Amérique du Nord et d'Europe sont encore peu réputées mais, en moins d'un siècle, celles du Pays du soleil levant sont devenues incontournables pour les amateurs d'eaux-de-vie.
Des Japonais d'inspiration écossaise
Les whiskies nippons ont vu le jour grâce à Masataka Taketsuru, un homme d'affaires japonais qui, au début du siècle dernier, s'est rendu en Écosse pour y étudier les méthodes de distillation locales. Il revient en 1920 dans son pays natal et participe à la création de la première distillerie de l'archipel. Son enseignement aura une grande influence sur les whiskies japonais qui, cherchant tout d'abord à ressembler aux eaux-de-vie écossaises, s'émanciperont peu à peu de leur modèle pour acquérir leur propre identité.
Une réputation méritée et provoquée
Aujourd'hui, les whiskies japonais se veulent plus subtils et plus doux que les autres whiskies du monde. Chose qui plaît beaucoup aux Français puisque la France est le deuxième pays importateur d'eau-de-vie nipponne derrière les États-Unis (3 millions de litres par an). Cela dit, si les breuvages japonais connaissent un tel engouement, ce n'est pas seulement pour leurs qualités gustatives : plus modernes que leurs cousins britanniques et américains, ils bénéficient aussi d'un important travail de marketing réalisé par les distilleries autour des flacons et de la promotion. En d'autres termes, leur notoriété est autant une affaire de goût que d'image. Reste que, si le premier ne se discute pas, le mieux est encore de déguster quelques-uns de ces breuvages du bout du monde pour se faire sa propre idée.