Gustativement parlant, elles ne partagent pas grand-chose. Pourtant, tomates et pommes de terre ont bel et bien une longue histoire commune ! C'est ce que nous apprend une étude menée par l'Institut de génomique agricole de Shenzhen (Chine), parue le 31 juillet 2025 dans la revue scientifique Cell. En comparant les génomes de pommes de terre cultivées et sauvages à ceux de plants de tomates, les scientifiques sont parvenus à établir l'arbre généalogique de la « patate moderne ».
Elle est le fruit d'une hybridation qui aurait eu lieu il y a près de 9 millions d'années, entre des tomates anciennes (Solanum lycopersicum) et des pommes de terre sauvages du Chili (lignées d'Etuberosum), proches des variétés actuelles mais dépourvues de tubercule, soit la partie comestible. Mais les jardiniers sauront que les tomates n'en possèdent pas non plus ! C'est donc l'action de deux gènes propres à chacune qui a entraîné l'apparition de tubercules chez les patates. Un avantage crucial dans les environnements difficiles qui, comme le soulignent les auteurs de l'étude, a contribué à la riche diversité des pommes de terre que l'on cultive aujourd'hui.