Au début des années 2000, commander un latte avoine et une salade de quinoa vegan au restaurant, c'était s'exposer - au mieux - à une certaine incompréhension. Les aliments évoluent avec les mœurs, et nos assiettes d'aujourd'hui sont sans doute bien différentes de celles qui nous attendent dans deux décennies… Plus durable, locale et personnalisée, à quoi ressemblera l'alimentation du futur ?
Cactus, algues et tiges
Selon une étude menée en avril 2025 par Opinion Way pour Hello Fresh, leader des box à cuisiner en France, 62 % des Français se disent prêts à consommer des ingrédients innovants ou rares dans une démarche de durabilité. 32 % des sondés pourraient inviter les algues à rejoindre leurs assiettes et 13 % intégrer des cactus comestibles à leur alimentation. Enclins à la cuisine anti-gaspi, ils sont 38 % à vouloir manger des parties habituellement peu consommées des légumes, comme les fanes ou les tiges. En la matière, 71 % des répondants se disent enthousiastes à l'idée d'être assistés par une IA pour la gestion des stocks et la planification des repas.
Un changement nécessaire
95 % des sondés expriment toutefois au moins une inquiétude au regard de leur alimentation à l'avenir : hausse des coûts (57 %), perte des traditions culinaires (39 %) ou encore baisse de qualité des aliments (34 %). Mais les experts interrogés par l'étude se veulent rassurants. « Notre alimentation sera probablement différente en 2050, mais peut-être pas de la manière dont les gens pourraient le penser. Le changement climatique signifiera qu'une plus large gamme de cultures, résistantes à la sécheresse et la chaleur, devra être cultivée », indique ainsi le Dr Joseph Poore, scientifique spécialiste du climat à l'Université d'Oxford. À l'heure actuelle, près d'une terre agricole sur deux est utilisée pour la culture du blé, du maïs ou du soja. Alors qu'un Français sur deux souhaite un accès facilité aux produits locaux, les cultures citadines pourraient aussi se multiplier. Pour éviter un réchauffement climatique sévère, le scientifique affirme que nous devrons adopter un régime alimentaire contenant moins de produits d'origine animale. Un virage déjà amorcé par certains Français, qui sont respectivement 20 % et 27 % à avoir intégré à leur routine alimentaire les laits végétaux et les repas végétariens.