Immobilier

Le marché immobilier mis sur pause durant la pandémie

Alors que le marché immobilier a battu des records en 2019, la crise sanitaire du coronavirus a provoqué un coup d'arrêt de l'ensemble des transactions. À quel impact faut-il s'attendre ? On a fait le point avec des experts du secteur.

À la fin 2019, tous les professionnels du secteur immobilier se frottaient les mains. En effet, cette année-là, le Conseil supérieur du notariat a enregistré plus d'un million de ventes au total, signe d'un marché particulièrement dynamique. L'épidémie du coronavirus a toutefois mis un coup d'arrêt brutal aux projets d'acquisition des Français ainsi qu'aux chantiers de construction. Alors qu'acheteurs et vendeurs s'inquiètent des conséquences de cette pandémie, les professionnels se veulent rassurants.

Un report des transactions

« Cette crise sanitaire a provoqué l'arrêt des transactions immobilières au niveau national. Même si on peut faire beaucoup de choses à distance, le passage devant le notaire pour signer l'acte définitif de vente est en effet incontournable et pour le moment c'est très compliqué », nous explique Karl Toussaint du Wast, co-fondateur de la marketplace Net-investissement.fr. Sans compter que les acheteurs font preuve d'un « attentisme compréhensible sur leur projet » et préfèrent ainsi patienter jusqu'à la fin de l'épidémie avant de s'engager dans un crédit sur vingt ans.
Philippe Buyens, le directeur général du réseau de conseillers immobiliers Capifrance, a lui aussi constaté le ralentissement du marché. Bien qu'il soit encore difficile d'évaluer les conséquences de cette crise, le spécialiste table déjà sur « une réduction de 25 à 30 % du nombre de transactions sur l'année 2020 et ce, en faisant l'hypothèse que la France sortira de confinement au début du mois de mai ».

Le spectre de la bulle écarté

La question qui est dans tous les esprits est alors de savoir dans quel état sera le marché à la fin de cette crise. Certains redoutent notamment l'éclatement d'une bulle immobilière et l'effondrement du secteur. Une perspective que les professionnels écartent catégoriquement.
Si les prix des biens n'ont cessé d'augmenter ces dernières années, tout d'abord progressivement à compter de 2012 puis de façon plus importante dès 2016, les experts rappellent que l'immobilier français est un marché « d'utilisateurs » et non de spéculation. En effet, les particuliers achètent pour se loger et non pour faire du profit à court terme. Quant aux investisseurs, ils s'engagent sur du moyen et du long terme, notamment à travers des dispositifs de défiscalisation qui imposent de conserver le bien au moins huit ou neuf ans. Dans un tel contexte, les spécialistes ne croient donc ni à une bulle immobilière ni, de facto, à un éclatement possible puisque, demain comme hier, les besoins de logements seront toujours importants.

Vers une baisse des prix ?

Ceci étant dit, pour pouvoir acheter, encore faut-il en avoir les moyens. « Tout va dépendre de la durée du confinement et du choc économique subi », analyse Thomas Abinal, co-fondateur de Monetivia, une entreprise spécialisée en ingénierie patrimoniale. Et de détailler : « Si l'économie souffre, les acheteurs verront leur pouvoir d'achat immobilier baisser et discuteront davantage les prix, de même qu'ils auront plus de mal à se qualifier au regard des ratios attendus par les banques pour débloquer un crédit. » Or, si la demande diminue par rapport à l'offre, cela pourra entraîner une baisse des tarifs.
Néanmoins, avec l'arsenal de mesures d'aides aux entreprises et de préservation des emplois annoncé par le gouvernement, tout est fait pour limiter les conséquences économiques de cette crise sanitaire. « Rien ne nous laisse penser à une crise structurelle durable comme celle de 2008. Il ne s'agit pour l'instant que d'un report des projets d'achat et non d'une remise en cause générale », rassure Karl Toussaint du Wast. Plutôt optimistes, nos experts concluent en revanche que cet épisode épidémique contribuera à maintenir les taux d'intérêt des emprunts au plus bas en 2020. Cela fait au moins une bonne nouvelle en cette période délicate.

Les conseils

Face à un contexte incertain, la prudence est de mise. Vous songez à déménager ? Profitez de cette période pour prendre le temps de préparer votre projet en contactant des professionnels, en profitant des visites immobilières virtuelles et en faisant des estimations de crédit à distance. Vous serez fin prêt à signer à la sortie de crise !
Du côté des vendeurs, il ne faut surtout pas paniquer et brader votre bien. Si vous n'obtenez pas tout de suite une offre correspondant à la valeur de votre maison, vous aurez à nouveau des candidats potentiels une fois l'épidémie terminée.

Julie Polizzi
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