Alors que plus de 10 millions de maisons individuelles sont construites sur des sols argileux, l'État expérimente une nouvelle aide destinée à financer des travaux préventifs dans les 11 départements les plus exposés au risque de retrait-gonflement.
Distorsion des portes et fenêtres, murs fissurés, rupture de canalisations et même affaissement des constructions… les effets du gonflement-retrait des argiles peuvent être dévastateurs pour les bâtiments. Or, avec l'intensification des sécheresses, ce phénomène naturel qui conduit le sol à se tasser puis à gonfler sous la pluie ne cesse de s'amplifier. L'épisode de 2022 a coûté à lui seul 3,5 milliards d'euros aux assureurs, tandis que 70 % des indemnisations versées au titre de l'assurance catastrophe naturelle (garantie Cat Nat) résultent du retrait-gonflement des argiles sur les cinq dernières années. Pour inverser la tendance, l'État a donc décidé de miser sur la prévention en aidant financièrement les propriétaires à réaliser des travaux de renforcement adéquats.
Qui est concerné ?
Pour l'heure, ce dispositif consiste en une expérimentation visant à tester et évaluer les solutions les plus efficaces pour protéger les habitations. Un décret et un arrêté du 6 septembre 2025 ont déterminé ses modalités. Depuis le mois d'octobre, 11 départements parmi les plus exposés au risque de gonflement-retrait des argiles participent à ce projet pilote : Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Dordogne, Gers, Indre, Lot-et-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Nord, Puy-de-Dôme, Tarn et Tarn-et-Garonne.
Cette aide cible uniquement les maisons individuelles situées dans une zone de forte exposition. Elles doivent également être non mitoyennes, occupées au titre de résidence principale, achevées depuis plus de 15 ans et couvertes par un contrat d'assurance multirisque habitation. Les propriétaires occupants doivent, en outre, respecter les plafonds de ressources correspondant aux foyers « très modestes » à « intermédiaires ». À titre d'exemple, un couple sans enfant ne doit donc pas dépasser 42 848 € de revenu fiscal de référence pour y être éligible, contre 51 592 € avec un enfant à charge.
Quelle aide recevoir ?
La procédure se déroule en deux étapes. Tout d'abord, le ménage demandeur va être accompagné afin de procéder à un diagnostic de vulnérabilité du bâtiment. Après dépôt du dossier nécessaire, le coût de cette prestation pourra être pris en charge jusqu'à 90 % selon les ressources des bénéficiaires, dans la limite de 2 000 €. Un deuxième dossier devra ensuite être réalisé pour solliciter une subvention couvrant cette fois la réalisation des travaux recommandés. Il peut s'agir de renforcer ses fondations, d'imperméabiliser le pourtour de la maison et de mettre en place un système de drainage notamment. Là encore, le service d'accompagnement et de maîtrise d'œuvre pourra être financé jusqu'à 90 % et 2 000 €, tandis que le chantier lui-même sera pris en charge jusqu'à 80 % et 15 000 €.
Vous pensez pouvoir prétendre à cette aide ? Commencez par créer un compte sur le portail officiel Demarches-simplifiees.fr afin d'y déposer votre demande. Plusieurs justificatifs sont requis pour constituer le dossier : avis d'imposition, devis, attestations d'assurance, etc.


