Lors de l'abattage d'un arbre, il est illusoire et surtout dangereux de penser que l'on peut modifier l'axe de sa chute en faisant tirer quelques gros bras sur une corde reliée au tronc. Erreur fatale !
Un axe de chute prévisible
Dans le but d'abattre un chêne d'une quinzaine de mètres de hauteur, M. G. s'est improvisé bûcheron. Avec l'aide d'une paire de copains, il a d'abord coupé toute la ramure pour ne laisser debout que le tronc. Une légère inclinaison vers la droite indiquait clairement que celui-ci entendait tomber sur la clôture toute proche. Si bien que pour le dévier de sa trajectoire, décision fut prise d'y fixer une corde pour le tirer au moment de la chute. La mission fut confiée aux deux amis tandis que M. G. serait celui qui manierait la tronçonneuse.
Sous-estimation des forces en présence
Divulgâchons d'emblée la fin de l'histoire. Bien qu'il ait pris soin de marquer des entailles à la base du tronc afin d'orienter la chute dans le sens opposé, rien n'y a fait. Quand le temps est venu de tomber, le tronc, du haut de tout son poids, s'est affalé sur la clôture. Et les gros bras, tirant à hue et à dia sur la corde, n'ont rien pu faire. Il faut dire que les chiffres sont têtus. D'un diamètre d'environ quarante centimètres pour une hauteur d'à peu près huit mètres, ce tronc représentait un volume de, sortez vos calculettes : π x R2 x h = 3,14 x 0,22 x 8 = 1 m³. Or, le bois de chêne, lorsqu'il est vert, pèse peu ou prou une tonne par mètre cube. Deux hommes, même costauds, sont bien incapables de dévier un tel poids.
La sagesse du pro
Résultat des courses, la clôture va devoir être réparée sur environ trois mètres. Et c'est un moindre mal… Les vidéos d'accidents de ce type pullulent sur internet où des maisons, des voitures, des cabanons ou des lignes électriques font les frais de cette ignorance. Dans de telles situations à risques, les professionnels, plus prudents, procèdent au démontage du tronc, une opération qui consiste à le couper sur pieds, en petits tronçons.
