Mme F. est une fervente partisane des cultures potagères sous paillis permanent. Mais son jardin n'étant pas immense, il peine à lui fournir toutes les matières organiques dont elle a besoin pour couvrir son sol. Elle a donc décidé de cultiver une plante destinée uniquement à produire du paillis.
La valse des apports
La culture sous paillis permanent requiert des apports réguliers de matières organiques (feuilles mortes, aiguilles de pin, tonte, broyat…) car celles-ci se décomposent irrémédiablement avec le temps. Il est donc nécessaire de renouveler les apports plusieurs fois par an si l'on veut garder une couche d'une épaisseur satisfaisante (au moins 5 cm). C'est pour cette raison que Mme F. n'arrive pas à récupérer assez de matériaux dans son jardin pour assurer la pérennité de son paillage. Elle est obligée d'acheter des bottes de pailles en complément, « et cela commence à bien faire » s'est-elle dit un jour…
Une culture dédiée
Mme F. a donc décidé de cultiver au fond de son jardin une plante spécifiquement destinée à lui fournir de la biomasse qu'elle transforme en paillis. Elle a choisi le Miscanthus giganteum, ou herbe à éléphant. Originaire d'Asie cette immense graminée atteint plus de trois mètres de haut en une saison et produit un feuillage abondant. En fin d'hiver, il suffit de la faucher et de la broyer avec une tondeuse pour obtenir plus d'un demi-mètre cube de broyat par souche. Elle repart aussi sec dès le printemps suivant.
Beaucoup d'avantages
Si le Miscanthus géant a des faux airs de bambou, il n'a pas l'inconvénient de drageonner et d'être invasif. La taille de sa touffe se limite à un mètre carré environ. S'il monte à graine parfois, le climat français n'est pas assez chaud pour qu'elle devienne fertile et il n'y a donc pas de risque qu'elles se ressèment. C'est une plante qui ne requiert ni arrosage, ni fertilisation, ni traitement, et qu'il s'avère donc très rentable de le cultiver soi-même. D'autant qu'il se satisfait de tous les types de sols, y compris les plus pauvres.