Au jardin, peu d'arbres ornementaux cumulent autant d'intérêts que l'hamamélis. Le premier d'entre eux, et pas des moindres, est que ses fleurs étincelantes apparaissent en plein cœur de l'hiver. Le second ? Leur parfum. Le troisième ? Leur forme. Le quatrième ? Leur emplacement. N'en jetez plus, la cour est pleine !
L'hamamélis est parfois appelé noisetier des sorcières car ses petites fleurs aux pétales en lanières évoqueraient des doigts crochus. D'autres, d'humeur plus entomologiste, y voient une forme arachnéenne, qui lui vaut l'autre surnom d'arbre aux araignées d'or. Âmes sensibles s'abstenir ?
Deux espèces sauvages
C'est en croisant deux espèces sauvages originaires du Japon (Hamamelis japonica) et de Chine (H. mollis) que les horticulteurs ont obtenu la dizaine de cultivars d'hamamélis que l'on retrouve le plus souvent dans le commerce : Hamamelis x intermedia 'Diane', 'Ruby Glow', 'Arnold Promise'… Il s'agit d'un arbre caduc à croissance relativement lente, qui met vingt ans pour atteindre ses quatre à cinq mètres de hauteur et de largeur. C'est donc une plante parfaitement adaptée aux petits jardins où son élégant port étalé mérite un emplacement isolé.
Une floraison exceptionnelle
Rustique jusqu'à -20 °C, l'hamamélis n'a pas froid aux yeux. Il en va de même pour ses fleurs qui supportent parfaitement le gel le plus ardent. Ses fleurs d'ailleurs parlons-en... elles sont extraordinaires, au sens premier du terme, et à plus d'un titre. D'abord parce qu'elles apparaissent entre décembre et février, à l'heure où peu de végétaux osent mettre un pétale dehors. Leur couleur, jaune d'or, rouge ou orangé, est tranchante, ostentatoire, en inadéquation totale avec la morne ambiance de la morte-saison. Constituées de pétales en rubans, elles naissent à foison à même le bois, tant à l'extrémité des rameaux qu'au beau milieu des branches, comme une constellation d'étoiles.
Ça sent bon !
Non contente d'attirer le regard, cette multitude de fleurs exhale un parfum des plus puissants, une enivrante fragrance de jasmin et de jacinthe, de citron et de miel, à rendre fou un nez de parfumeur. On peut d'ailleurs faire de ces rameaux dénués de feuilles des grands bouquets hivernaux, aussi spectaculaires que parfumés. Bien entendu, l'intense exhalaison des fleurs justifie de placer l'hamamélis au plus près de la porte d'entrée de la maison, pour en profiter pleinement.
Le feu d'automne
Après la chute des fleurs, le feuillage apparaît, semblable à celui du noisetier. D'abord vert vif au printemps, il s'assombrit durant l'été, avant de prendre feu à l'automne où il se pare de jaune, d'orange et de rouge, pour un dernier coup d'éclat avant le repos végétatif. Les fruits, sans intérêt, prennent la forme de capsules qui, après avoir éjecté au loin les deux graines qu'elles contiennent, restent accrochées aux branches quasiment tout l'hiver.
Facile à cultiver
D'apparence précieuse, l'hamamélis n'est pourtant pas un délicat. Il se cultive sans peine, ne nécessite aucun soin particulier et n'est pas sujet aux maladies. Il aime les sols frais et humifères, pas trop calcaires, avec un arrosage d'appoint durant l'été. Il apprécie autant les situations ensoleillées que mi-ombragées, mais dans les régions où le soleil tape fort durant l'été, mieux vaut le placer en lisière de ramure d'un grand arbre ou près d'un mur exposé à l'est.
