Le surarrosage des plantes de sécheresse : inutile et surtout, dangereux - Minizap Chambery
Jardin

Le surarrosage des plantes de sécheresse : inutile et surtout, dangereux

Au plus fort de l'été, il est indispensable d'adopter pour les plantes dites « méditerranéennes », une stratégie d'arrosage distincte des autres végétaux. En effet, leurs grandes capacités de résistance à la sécheresse les rendent, par contrecoup logique, très sensibles à l'excès d'eau. Point trop n'en faut !

« Que d'eau, que d'eau ! » : voilà tout ce qu'aurait déclaré le président Mac Mahon en visite à Toulouse en 1 875 en découvrant l'étendue d'une terrible inondation. « Et encore M. le Président, vous n'en voyez que la surface ! », lui aurait alors répondu le préfet. En fins connaisseurs de la question, romarins, lavandes et santolines, ont dû apprécier la profondeur de cet échange historique…

Ça fait suer !

Durant la période estivale, les besoins en eau des plantes du jardin explosent. En effet, afin d'éviter l'embolie, ces dernières augmentent leur capacité d'évapotranspiration. Habituellement, ce processus permet de faire circuler la sève montante, dite brute, par un phénomène d'aspiration généré par l'évaporation de l'eau à travers les stomates du feuillage. Mais dès lors que les températures augmentent, il leur permet aussi de réguler leur température interne. Tant que l'eau est disponible dans le sol, il n'y a donc pas de problème. Mais sitôt qu'elle vient à manquer, alors le procédé s'arrête. Les stomates, se ferment, les feuilles s'avachissent, croissance et floraison éventuelle s'arrêtent : la plante passe en mode survie.

Soutenir les besoins

Face à la canicule, le premier réflexe du jardinier est donc d'augmenter les arrosages. C'est là un geste salutaire qui permet aux plantes de compenser les pertes induites par l'évapotranspiration. Cela dit, durant les moments où le soleil est le plus ardent, il est fréquent que, même suffisamment arrosées, elles referment leurs stomates et se mettent au repos forcé afin de laisser passer le coup de chaud.

Régime sec !

Les plantes méditerranéennes, grandes habituées de la chaleur, ont quant à elles adapté leur métabolisme en conséquence. Si les stratégies diffèrent, elles tendent toutes vers la réduction des pertes d'eau : plus haute résistance à la chaleur réduisant de facto les besoins de régulation thermique, réduction du volume foliaire afin de limiter la surface d'exposition au soleil, feuillage duveteux en guise de microparasol, floraison printanière ou automnale, émission d'huiles essentielles destinées à former un halo protecteur contre les rayons du soleil…

Que d'eau, que d'eau !

Trop arroser les plantes méditerranéennes, c'est donc les condamner à baigner dans un sol humide dont elles ne sont pas capables d'évacuer l'eau. Il s'ensuit alors des asphyxies racinaires et/ou des maladies cryptogamiques du collet, de type phytophthora, qui ont pour conséquence, à moyen terme, de tuer la plante. Il s'agit par exemple du romarin, de la santoline, des cistes, des phlomis, des sauges arbustives, de la lavande, du perovskia, du myrte, du gaura et j'en passe.

Rarement mais massivement

Plutôt que d'effectuer des arrosages fréquents mais superficiels, comme ceux délivrés par les systèmes de goutte-à-goutte, il est préférable de leur administrer des arrosages espacés mais massifs à l'arrosoir, avec environ vingt à trente litres par tête de pipe tous les quinze à vingt jours. En inondant le sol de la sorte, on fait descendre l'eau en profondeur dans le sol et on incite les racines de la plante à la suivre. Au fil des années, elles deviendront plus profondément enracinées et finalement, autonomes en eau.

De l'eau pour les fleurs

Tant qu'elles ne sont pas bien enracinées, les plantes méditerranéennes à floraison estivale (lauriers-roses, vitex, perovskia, gaura, sauges arbustives…) ont quand même besoin d'eau pour fleurir. Faute de quoi, elles se mettent en repos et fanent le temps du coup de chaud.

Benoit Charbonneau
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