On a beau avoir toute la bonne volonté du monde, quand on s'y prend mal, on obtient rarement de bons résultats. Ainsi en est-il de Mme L., écologiste pourtant convaincue, et de son compost ménager qu'elle n'arrive pas à transformer en autre chose qu'une pâte collante et malodorante.
Erreur fatale !
État des lieux
En bonne écocitoyenne qu'elle est, il est hors de question pour Mme L. de ne pas valoriser ses déchets organiques en compost. Elle déverse donc régulièrement dans son composteur en bois tous les restes de sa cuisine. Le problème c'est qu'elle ne génère pour tout humus qu'un amas gluant de matières informes qui ne se transforme jamais en compost. De plus le tas dégage une odeur relativement désagréable.
Un exercice d'équilibriste
Ce que Mme L. semble ne pas savoir, c'est que pour se décomposer de manière satisfaisante, un tas de compost doit être maintenu en équilibre autour de quatre éléments principaux : l'air, l'eau, l'azote et le carbone. Selon la nature des déchets qu'on y amène, on perturbe cet équilibre qu'il faut être capable de compenser. Or les déchets de cuisine sont en majorité des matières riches en azote, molles et très humides. Elles ont tendance à se tasser, ce qui réduit la présence d'oxygène à l'intérieur du tas et provoque leur putréfaction. C'est cette dernière qui engendre les mauvaises odeurs.
Ce qu'il aurait fallu faire et ce qu'il va falloir faire
Pour compenser les apports fortement azotés des déchets de cuisine, il convient d'une part de brasser très régulièrement (au moins une fois par semaine) le tas afin de l'oxygéner. Mais cette opération n'est réellement efficace que si elle est associée à des ajouts de matières riches en carbone (sèches et dures) afin d'absorber l'humidité en excès et de préserver des poches d'air à l'intérieur du tas du fait de leur rigidité. On parle ici de paille, de feuilles mortes, d'aiguilles de pin, de broyat de bois ou d'herbes sèches qu'il faut penser à stocker auprès de son tas si l'on veut en disposer toute l'année.