Jardin

Planter un palmier dans la zone de répartition du Paysandisia archon

En plantant deux palmiers abricots dans son jardin pour y apporter une touche d'exotisme, Mme L. s'est compliquée la vie. En effet, elle habite dans l'aire de répartition du papillon Paysandisia archon, contre lequel elle va devoir désormais lutter sans merci. Erreur fatale !

La terreur des palmiers

Le papillon ravageur des palmiers (Paysandisia archon) a été identifié en France en 2010. Originaire d'Amérique du Sud, il est probablement arrivé en Europe à l'intérieur de palmiers infestés. Il s'agit d'un papillon diurne de grande taille qui pond dans la partie haute du stipe des palmiers, où les larves, grosses comme un pouce, creusent des galeries par dizaines. Ce grignotage interne provoque, à terme, la mort de la plante. Le papillon n'ayant aucun prédateur en France, sa progression a été rapide. Heureusement, il reste cantonné aux régions aux hivers doux, car il supporte mal le gel.

Une lutte difficile

Mme L. habite la Drôme où la présence du papillon est avérée. Ses palmiers abricots (Butia capitata) seront donc sans aucun doute attaqués. Actuellement, la seule solution efficace de lutte consiste à pulvériser une solution à base de nématodes sur le palmier. Il s'agit d'un traitement bio uniquement curatif, à renouveler toutes les quatre à cinq semaines, d'avril à septembre. Chaque traitement coûtant une vingtaine d'euros, le coût annuel tournera autour d'une centaine d'euros par an. Pire, le résultat ne sera jamais garanti puisque durant l'été, la sécheresse en surface des stipes peut engendrer la mort des nématodes !

Oublier les palmiers

Pour le moment, la surveillance permanente des palmiers, les traitements réguliers et coûteux, les résultats aléatoires sont autant de raisons de s'abstenir de planter quelque palmier que ce soit (phoenix, washingtonia, trachycarpus, chamaerops, butia…) dans les zones où sévit le papillon. Pour donner une touche d'exotisme au jardin, mieux vaut se tourner vers des espèces de yucca, phormium, cordyline, agave, relativement rustiques (environ – 10 °C) et qui ne sont pas menacées.

Benoit Charbonneau
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