Avec quelques astuces plus ou moins simples, il est possible de repousser (un peu) les limites de rusticité des plantes que l'on installe dans son jardin. Ainsi peut-on élargir sa palette végétale, même en altitude ou sous un climat continental modéré, sans pour autant, restons calmes, faire des miracles…
On ne peut pas planter n'importe quoi n'importe où et il n'est pas encore né celui qui fera pousser un olivier à l'Alpe d'Huez. Cela dit, à l'aide de quelques subterfuges, les jardiniers du nord pourront cultiver des plantes méditerranéennes et les jardiniers du sud, des plantes subtropicales. Mais alors, les jardiniers des tropiques, que vont-ils rêver de cultiver ? Des bouleaux et des épicéas, sans doute, puisqu'on veut toujours ce qu'on n'a pas…
Au pied du mur
Planter devant un mur exposé plein sud constitue la première règle pour acclimater une plante gélive. La maçonnerie accumule la chaleur solaire durant la journée et la restitue progressivement la nuit, créant un microclimat favorable qui peut faire gagner 4 à 5 °C. Attention toutefois : certaines plantes méditerranéennes craignent davantage les réveils précoces que le froid lui-même. Pour celles-ci, on recommande une exposition est, car elle offre une montée en température progressive durant la matinée.
Les rafales en piqué
Le vent constitue souvent un ennemi plus redoutable que le gel strict. Il dessèche les tissus végétaux et augmente considérablement le froid ressenti. Positionner vos plantes fragiles derrière une haie brise-vent, un muret ou tout autre obstacle naturel change radicalement leur capacité de résistance.
Paillage…
Un paillage généreux du pied protège efficacement le système racinaire des plantes vivaces dont la souche affleure sous la surface du sol ou des arbrisseaux frileux (lantana, bougainvillier…), que l'on aura pris soin de rabattre sévèrement au préalable. Quinze centimètres de paille, de broyat ou des feuilles mortes isolent le sol et atténuent les variations brutales de température.
Et buttage
Pour les arbustes sensibles que l'on ne peut pas rabattre (laurier-rose, rince-bouteille, agrumes…), le buttage complète cette épaisse protection : en ramenant 20 à 30 centimètres de terre autour du collet avant l'hiver, on protège ce point de jonction névralgique entre le tronc et les racines. Ainsi, même si la plante gèle en partie aérienne, elle repartira vigoureusement au printemps depuis ces organes préservés. Attention, au printemps, il faut penser à supprimer le buttage !
Une plantation sur le tard
Bien sûr, il faut commencer par planter les plantes sensibles au froid au milieu du printemps plutôt qu'à l'automne afin qu'elles disposent de tout l'été pour développer leur système racinaire et s'acclimater progressivement. Car un sujet bien enraciné résistera infiniment mieux à son premier hiver. Privilégiez également des plants jeunes : leur capacité d'adaptation dépasse largement celle des gros sujets déjà formés dont la reprise est souvent poussive.
De l'eau pas bénite !
Enfin, soignez impérativement le drainage. C'est rarement le gel seul qui tue, mais l'association redoutable de l'humidité et du froid dans le sol. Une terre très drainante, enrichie de sable ou de graviers, pouzzolane ou billes d'argile, à 50 % si nécessaire, permet d'évacuer le surplus d'eau, surtout en sol argileux.


