J'ai planté un houx dans mon jardin afin d'utiliser les baies rouges pour décorer ma table de Noël. Hélas, depuis trois ans qu'il est installé, il n'a pas produit un seul fruit. Pourquoi ?
Un seul être vous manque…
Le houx est une plante dioïque, c'est-à-dire qu'un pied est soit mâle, soit femelle. Seuls ces derniers produisent les petites baies rouges caractéristiques de l'espèce, mais à une condition absolue : qu'un pied mâle se trouve à proximité pour en assurer la pollinisation et transformer les fleurs en fruits. Ce sont les insectes qui se chargent de polliniser le houx, et même s'ils peuvent transporter le pollen sur plusieurs centaines de mètres, lorsqu'un houx est isolé, il ne fructifie pas. Souvent en pépinière, le sexe n'est pas indiqué sur l'étiquette. L'astuce ? Acheter un sujet déjà porteur de fruits pour avoir la garantie d'acquérir un pied femelle fructifère. Pour les pieds mâles, c'est hélas plus compliqué…
La patience est de mise
Le houx affiche une maturité sexuelle tardive. Il faut généralement attendre que l'arbuste atteigne une certaine taille ou un certain âge avant qu'il ne commence à fleurir et à fructifier. Un plant peut rester improductif pendant six à sept ans, voire davantage s'il pousse dans des conditions peu favorables, notamment à l'ombre dense d'un sous-bois ou en sol calcaire. Car si le houx tolère le calcaire, il y développe souvent une chlorose ferrique qui freine sa croissance et sa fructification. Un sol acide à neutre et humifère reste donc préférable.
Elle a fait un bébé toute seule
Pour éviter ces déconvenues, tournez-vous vers la variété « JC van Tol », peu épineuse, qui porte à la fois des fleurs mâles et femelles et garantit donc la fructification, même en sujet isolé. La variété « Alaska », particulièrement fertile et productive, est parfois présentée comme étant autofertile. En réalité, si elle fructifie facilement, elle reste techniquement une femelle qui a besoin de la présence d'un pied mâle à proximité.


