Vous faites des réserves de paillage dans un coin du jardin ? C'est très bien, mais attention ! Si le sol abrite du liseron ou du chiendent, vous risquez de transformer votre précieux paillis en bombe à retardement.
Il est astucieux de stocker des matières organiques en vue des besoins de paillage ultérieurs : feuilles mortes, aiguilles de pin, broyat, bottes de paille… En effet, au potager comme dans les massifs, les besoins sont considérables : une épaisseur de dix centimètres de paillage correspond à cent litres de matière par mètre carré. À ce rythme-là, il faut un mètre cube de matière pour couvrir dix mètres carrés !
À l'assaut !
Mais faites attention à l'endroit où vous allez les stocker ! Chiendent et liseron, s'ils sont présents en surface du sol, profitent de l'obscurité et de l'humidité douillettes du tas ou des bottes pour s'y propager, y étendre leurs longues tiges et racines, et coloniser progressivement le paillis stocké en quelques semaines.
Un mal invisible mais tenace
En épandant ce paillis, vous allez disperser sans le savoir des centaines de fragments de racines. Chacun d'entre eux, aussi petit soit-il, peut régénérer une plante entière. C'est ainsi que votre paillage devient le vecteur d'une invasion des plates-bandes où les envahisseurs auront tôt fait de se répandre. Vous aurez alors toutes les peines du monde à les en déloger.
Stockez hors-sol
La solution est pourtant simple : stockez toujours votre paillis sur une toile hors-sol ou un géotextile épais (220 g/m² minimum), afin de l'isoler. Et avant d'épandre votre paillis, inspectez-le : si des racines blanches apparaissent en soulevant le tas, ou si le dessous « verdit », halte là ! Mieux vaut alors l'utiliser sur des zones peu sensibles, comme au verger ou dans le poulailler, plutôt que de contaminer vos précieuses plantations.


