Cela fait maintenant cinq ans que Fairphone prend à contre-pied l'ensemble de l'industrie du smartphone en proposant un modèle modulable, éco-responsable et durable. La troisième génération de ce téléphone qui se veut le plus vert possible est arrivée. Comment se comporte-t-elle face à la concurrence ?
En 2014, Fairphone sortait son premier téléphone portable. L'idée était simple : faire en sorte, par un savant jeu de modules, qu'une majorité des pièces puissent être changées par l'utilisateur lui-même, en quelques minutes. Entre-temps, les grands noms de l'industrie ont multiplié les composants soudés, à tel point qu'aujourd'hui il est quasiment impossible de réparer facilement un smartphone, haut de gamme ou non, avec tout le gâchis que cela représente. Conscient qu'il y avait de plus en plus une place à prendre et un exemple à donner, Fairphone continue dans sa lancée avec le troisième opus de son smartphone écolo, le Fairphone 3.
Le roi des modules
Le Fairphone 3 est vendu 450 €, avec une offre de reprise de 20 € pour un ancien téléphone en fin de vie. À ce tarif-là, le nouveau venu se heurte à une concurrence redoutable, notamment issue de Chine. Sur ces terres rodent en effet le Xiaomi 9T Pro, le Honor 20 Pro ou encore la bonne surprise de ces dernières semaines, le redoutable Realme X2 Pro. Autant évacuer le problème rapidement : le Fairphone 3 n'est pas en mesure de rivaliser avec eux sur le terrain des performances brutes, de la présentation générale, de la photo ou encore du son.
Le processeur embarqué est un Snapdragon 632 de milieu de gamme, couplé à 4 Go de Ram (64 Go de stockage extensible via microSD). L'offre technique est toutefois suffisante pour faire tourner de manière fluide les applications, même les plus gourmandes, et les jeux, même les plus demandeurs. Le capteur photo est un Sony 12 Mpx de bonne qualité, qui révèle ses limites quand la luminosité baisse. L'écran LCD de 5,65 se montre lumineux, mais pâtit du design général daté. L'occupation de la face avant est grévée par deux immenses bandes noires qui trahissent les concessions qu'ont dû faire les ingénieurs pour répondre à leurs ambitions.
Le Fairphone brille ailleurs. Dans ses fameux modules, par exemple. Il est en effet possible de changer facilement sept pièces majeures du téléphone, parmi lesquelles on citera le module photo (50 €), l'écran (90 €), la batterie (plus aucun smartphone sur le marché n'a de batterie amovible), ou encore la coque (25 €). iFixit.com, le site qui démonte les objets high-tech, avait donné la note de réparabilité de 6/10 au dernier iPhone, tandis que le Fairphone 3 a obtenu 10/10. L'entreprise utilise en outre des matériaux issus du commerce équitable, traçant l'origine de l'or, du tungstène ou encore du lithium. Le Fairphone 3 n'est ainsi pas un smartphone exemplaire, notamment sur le plan des performances, mais finalement un bon produit qui donne l'exemple.
