Hollow Knight Silksong, les tisseurs de rêve à l'ouvrage - Minizap Chambery
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Hollow Knight Silksong, les tisseurs de rêve à l'ouvrage

Cinq ans après leur grand œuvre Hollow Knight, Team Cherry signe avec Silksong une suite aussi attendue que nimbée de mystère. En sortant d'un silence devenu emblématique, le studio offre une prouesse technique et narrative, tandis que le jeu s'impose déjà comme l'un des événements majeurs de la scène indépendante de ce millésime.

Un vent d'euphorie, mêlant excitation et mélancolie traverse ces dernières semaines le paysage du jeu vidéo. Cette brise rafraîchissante n'est ni portée par des budgets vertigineux des blockbusters ni par la machine de guerre d'un studio tentaculaire, mais par une aura héritée d'une première rencontre mémorable : Hollow Knight, petit jeu indépendant devenu phénomène, vient d'accueillir sa suite tant attendue. Silksong, deuxième opus, donc, d'un jeu né dans l'anonymat le plus pur en 2017, s'impose aujourd'hui comme l'événement de la rentrée – scruté, presque révéré. L'histoire de Silksong se raconte ainsi à hauteur d'humains, entre passion, humour et obstination collective.

Coup de foudre

En 2017, Hollow Knight naît de l'imagination et du travail acharné de trois Australiens réunis sous la bannière Team Cherry. Leur ambition paraît modeste : donner vie à Hallownest, un royaume souterrain aux mille ramifications, dessiné à la main et habité par des créatures étranges. Mais quelque chose se passe dès la première rencontre : le joueur plonge dans un monde enveloppé de mélancolie, où chaque recoin dissimule une histoire, un secret ou une tragédie murmurée par l'architecture ou la musique envoûtante de Christopher Larkin. L'unicité graphique, évoquant la poésie triste d'un dessin animé de Miyazaki, s'allie à un sens du détail rare dans la narration environnementale. Immense et labyrinthique, Hallownest ne ressemble à rien d'autre, et c'est sans doute là que se forge le cœur du phénomène.

Une plume délicate et mystérieuse

Dans Hollow Knight comme dans Silksong, le récit ne se livre jamais de front : il se tapit dans les ruines, les dialogues sibyllins, les silhouettes mutines. Hallownest, berceau du premier opus, est une civilisation déchue rongée par un mal indicible, où chaque recoin raconte une chute, un sacrifice ou une promesse brisée. La force du Lore réside dans cette fragmentation subtile : à force de petites découvertes, de fresques brisées et d'allusions poétiques, l'histoire se reconstruit patiemment, laissant place à l'interprétation et au rêve. Silksong reprend ce flambeau du mystère avec la cité de Pharloom, théâtre inédit de tragédies anciennes, de cultes étranges et de conflits plurimillénaires. Hornet, désormais au centre du récit, porte sur ses épaules la mémoire de ces mondes, mais aussi la possibilité de leur rédemption. Au fil des deux volets, chaque question trouve rarement de réponse définitive, mais fait éclore une légende à la fois universelle et profondément intime.

Attente et délivrance

L'attente autour de Silksong prend, année après année, les contours d'un phénomène inédit. Annoncé dès 2019, le projet a d'abord suscité la surprise : prévu comme une simple extension, il devient finalement une suite à part entière, mettant en scène une nouvelle héroïne, Hornet, dans un univers inédit. Mais rapidement, le silence de Team Cherry alimente les conjectures. Absence de date, rares images distillées au compte-goutte, refus de céder à la pression médiatique : la communication minimaliste du studio se retourne en moteur d'enthousiasme. D'innombrables fans scrutent chaque fragment de contenu, dissèquent les trailers à la manière d'archéologues, élèvent la frustration au rang de sport collectif et vont jusqu'à plaisanter sur le syndrome de la « Silksong Delay ». Cette attente façonne un climat de dévotion autour de l'œuvre à venir. Le plaisir de retourner dans l'univers du jeu n'en est que décuplé. Silksong impressionne par sa rigueur, son sens du détail, et la subtilité de son écriture silencieuse. La magie intacte d'un monde vivant, accablant et somptueux. Fidèle à la philosophie de Team Cherry, Silksong s'impose comme bien plus qu'une « suite » : c'est une relecture exigeante, audacieuse, qui flirte sans crainte avec la légende de Hollow Knight tout en affirmant sa propre identité.

City Presse
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© Team Cherry
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