La grande déconnexion, le jour où Microsoft a débranché 400 millions d'ordinateurs et titillé la conscience écologique des utilisateurs - Minizap Chambery
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La grande déconnexion, le jour où Microsoft a débranché 400 millions d'ordinateurs et titillé la conscience écologique des utilisateurs

Depuis le 14 octobre 2025, 400 millions de PC sous Windows 10 sont devenus des orphelins numériques, privés de mises à jour de sécurité par Microsoft. Cette décision brutale révèle l'ampleur de l'obsolescence programmée qui touche 60 % des Français. Entre solutions alternatives pour sauver les vieilles machines et mobilisation citoyenne pour un vrai droit à la réparation, enquête sur un système à bout de souffle.

La date était connue depuis 2021, mais beaucoup espéraient un sursis. Il n'en fut rien. Depuis le 14 octobre dernier, Windows 10 ne reçoit plus aucune mise à jour de sécurité gratuite, transformant instantanément près de 400 millions de PC dans le monde en cibles potentielles pour les cybercriminels. Ces machines, souvent achetées entre 2015 et 2020, sont parfaitement capables d'effectuer les tâches quotidiennes de leurs utilisateurs. La raison officielle de cet abandon ? Windows 11 nécessite des composants spécifiques comme la puce TPM 2.0 et le Secure Boot, absents de la plupart des ordinateurs de plus de sept ans. Une exigence technique que beaucoup jugent artificielle, destinée avant tout à forcer le renouvellement du parc informatique mondial. Pour ceux qui veulent continuer à protéger leur machine, Microsoft propose bien une solution : les Extended Security Updates, facturées 30 euros par an pour les particuliers. Un chantage à la sécurité qui laisse un goût amer, surtout quand on sait que des administrations publiques pourraient devoir remplacer jusqu'à 48 000 ordinateurs sur 57 000, pour un coût de plus de 40 millions d'euros.

Le piège de l'obsolescence programmée

L'affaire Windows 10 n'est que la partie émergée d'un iceberg bien plus massif. Une étude OpinionWay pour Back Market publiée début octobre révèle l'ampleur du phénomène : deux Français sur trois ont déjà été contraints d'abandonner un appareil encore fonctionnel, et 33 % avouent avoir carrément jeté un équipement simplement parce qu'il ne pouvait plus recevoir de mises à jour - un chiffre qui grimpe à 40 % chez les 18-24 ans. Les stratégies sont multiples et bien rodées. Apple, déjà condamné à 25 millions d'euros d'amende pour avoir ralenti volontairement ses anciens iPhone, continue d'être dans le collimateur des associations. Les fabricants d'imprimantes programment leurs machines pour cesser de fonctionner après un certain nombre d'impressions. Les téléviseurs connectés deviennent obsolètes quand les applications cessent d'être compatibles. Pourtant, la France a été pionnière en inscrivant l'obsolescence programmée comme délit depuis 2015, passible de deux ans de prison et 300 000 euros d'amende. Mais à ce jour, aucune condamnation n'a été prononcée sur ce fondement. Les fabricants ont toujours une excuse technique ou économique pour justifier leurs pratiques. Pendant ce temps, 72 % des Français voient clairement dans ces manœuvres une incitation délibérée à la surconsommation.

La résistance s'organise

Face à la décision de Microsoft, les utilisateurs s'organisent et découvrent des alternatives insoupçonnées. Linux Mint et Zorin OS offrent une interface quasi-identique à Windows et fonctionnent parfaitement sur des machines de 2015-2017 avec 8 Go de RAM. Plus simple encore, ChromeOS Flex de Google permet de transformer n'importe quel vieux PC en machine moderne en seulement 30 minutes, avec une clé USB de 8 Go. Ces systèmes gratuits redonnent vie à des ordinateurs condamnés, sans débourser un centime. Mais au-delà des solutions techniques, c'est tout un mouvement de fond qui émerge. L'étude Back Market révèle que 95 % des Français réclament désormais un droit à la réparation, et 84 % se déclarent prêts à adopter un appareil jugé obsolète tant qu'il fonctionne. Les associations comme HOP (Halte à l'obsolescence programmée) multiplient les plaintes. Reste à mesurer les conséquences de ce mouvement de fond sur les pratiques des industriels et sur la réactivité des autorités compétentes.

City Presse
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