Plus de dix ans après un échec cuisant, Valve retente sa chance dans le salon avec la Steam Machine, une console de jeux PC qui promet des performances six fois supérieures au Steam Deck.
L'annonce a surpris tout le monde. Le 12 novembre dernier, Valve levait le voile sur la Steam Machine, une console compacte qui marque le retour de l'entreprise sur ce marché après l'échec retentissant des premières Steam Machines en 2015. Cette fois, l'éditeur de Half-Life mise sur le succès du Steam Deck, sa console portable, pour imposer son écosystème dans les salons du monde entier.
Le cube
La Steam Machine se présente comme un cube compact d'environ 160 millimètres de côté, conçu pour se glisser discrètement sous une télévision ou sur un bureau. Sous le capot, Valve a fait le choix d'AMD avec un processeur Zen 4 personnalisé cadencé à 4,8 GHz et une enveloppe thermique de 30 watts, épaulé par une puce graphique RDNA3 également customisée qui dispose de 28 unités de calcul et d'une enveloppe de 110 watts. L'ensemble est complété par 16 Go de RAM et 8 Go de VRAM dédiée, une configuration qui permet d'afficher de la 4K à 60 images par seconde avec le FSR d'AMD activé. La Steam Machine n'est pas une bête de course, et ne joue pas dans la même cour que les consoles nextgen, mais s'avance avec une fiche technique équilibrée.
Un vaste catalogue
L'appareil fonctionne sous SteamOS, le système d'exploitation maison de Valve déjà éprouvé sur le Steam Deck. Cette surcouche optimisée pour le jeu offre une interface pensée pour la manette, avec des fonctions pratiques comme la suspension rapide, la reprise instantanée des parties et la synchronisation des sauvegardes dans le cloud. Valve promet des performances jusqu'à six fois supérieures à celles de sa console portable, de quoi faire tourner l'intégralité du catalogue Steam, y compris les titres AAA les plus gourmands. L'accès à la bibliothèque complète d'un compte Steam, et donc à l'intégralité des jeux PC, reste le principal argument de vente face aux consoles traditionnelles.
Une formule rationnelle
La connectique ne laisse rien au hasard. La Steam Machine embarque un port DisplayPort 1.4 capable de gérer un écran 4K à 240 Hz ou même de la 8K à 60 Hz, ainsi qu'une sortie HDMI 2.0 pour les téléviseurs 4K à 120 Hz. Quatre ports USB-A et un port USB-C permettent de brancher tous les périphériques imaginables, tandis qu'un port Ethernet Gigabit garantit une connexion stable pour le jeu en ligne. La machine intègre également le Wi-Fi 6E en 2x2 et le Bluetooth 5.3 avec une antenne dédiée. Deux capacités de stockage seront proposées, 512 Go ou 2 To, toutes deux extensibles via microSD.
De nouveaux accessoires
Dans la foulée de cette annonce, Valve a également présenté deux nouveaux accessoires pour compléter son écosystème hardware. Le Steam Controller reprend les deux touchpads circulaires du Steam Deck et ajoute quatre palettes à l'arrière, avec une connectivité sans fil en 2,4 GHz via un adaptateur intégré directement dans la Steam Machine pour minimiser la latence. Plus surprenant encore, le Steam Frame fait son apparition : ce casque de réalité virtuelle autonome équipé d'une puce Snapdragon 8 Gen 3 et de 16 Go de RAM tourne lui aussi sous SteamOS et vise à succéder au Valve Index.
Le juste prix ?
Valve a confirmé un lancement pour début 2026 dans plusieurs régions dont l'Europe, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et le Japon, mais n'a pas encore dévoilé les prix. Les spéculations vont bon train : si le fabricant vise un positionnement autour de 500 à 600 euros pour concurrencer PlayStation 5 et Xbox Series, la conjoncture économique actuelle et l'envolée des prix des composants pourrait compliquer cet objectif. Au-delà, il sera difficile de justifier le surcoût par la fiche technique. Le succès de la Steam Machine dépendra en grande partie de ce choix hautement stratégique.


