L'autisme au féminin, le grand oublié - Minizap Chambery
Santé

L'autisme au féminin, le grand oublié

Pendant des années, de nombreuses études scientifiques ont affirmé que l'autisme était un trouble du développement intellectuel principalement masculin… à tort. Heureusement, aujourd'hui, les femmes concernées par ce spectre sont de plus en plus reconnues.

1 femme pour 4 hommes, tel a été pendant longtemps le ratio officiel concernant le trouble du spectre autistique (également connu sous le sigle TSA). Un diagnostic faussé qui a rendu la gent féminine autiste invisible pendant des décennies. Si les chercheurs s'y intéressent enfin de plus près, pour quelles raisons ce genre a-t-il été ignoré ? Quelles en sont les conséquences et comment y remédier ? Décryptage.

Les hommes avant tout

Pouvant se définir comme un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par des différences en matière de communication, d'apprentissage ou de comportement, l'autisme a toujours été pensé par et pour les hommes. Dans les années 40, les psychiatres Léo Kanner et Hans Asperger, pères du diagnostic de l'autisme infantile, ont mené des études et des tests portant quasi exclusivement sur des garçons. Remarquant des signes de TSA chez leurs petits patients, ces spécialistes ont ainsi affirmé qu'il s'agissait d'un handicap typiquement masculin et se sont concentrés sur ce sexe. N'étant pas reconnues comme autistes ou trop rarement, les femmes étaient alors très souvent considérées comme dépressives ou souffrant d'autres troubles de la personnalité.
Un intérêt standardisé qui a également mis en exergue une méconnaissance de l'autisme de manière générale. En effet, l'autiste a longtemps été perçu par la société comme une personne s'agitant dans tous les sens, répétant inlassablement les mêmes gestes, enfermé dans sa bulle, alors qu'il existe en réalité un panel de nuances et de degrés.

Passer entre les lignes

Ce biais genré a ainsi entraîné une errance médicale qui a parfois eu de lourdes conséquences sur les femmes atteintes d'autisme. Si des études menées depuis les années 2000 tendent à faire évoluer cette situation, le diagnostic reste souvent assez tardif. En effet, « 80 % des filles autistes ne sont pas diagnostiquées avant l'âge de 18 ans », affirme le magazine New Scientist, alors que les garçons peuvent être diagnostiqués avant 6 ans.
Pour ne rien arranger, les femmes atteintes de TSA ont généralement des manifestations bien plus subtiles que celles des messieurs (elles font preuve par exemple de meilleures compétences de communication sociale et leurs intérêts restreints sont moins atypiques), passant ainsi plus facilement sous le radar du diagnostic. De plus, certaines d'entre elles mettent en place une stratégie appelée le camouflage, consistant à imiter le plus possible leur entourage pour dissimuler leur spectre autistique.

Améliorer le diagnostic

Pour arriver à mieux repérer l'autisme chez la femme, les professionnels de santé ne cessent d'affiner leurs outils, revoient leurs grilles de lecture et s'intéressent désormais à certains signes, comme l'hypersensibilité sensorielle ou l'anxiété, un langage particulièrement formel, une hyperanalyse mais aussi des troubles dissociatifs ou alimentaires. De plus, il est essentiel pour toute femme ayant un doute de consulter un spécialiste de l'autisme qui pourra proposer une évaluation pluridisciplinaire. Un diagnostic posé est souvent un soulagement pour ces femmes qui se sentent si différentes depuis toujours sans savoir pourquoi, leur permettant enfin de bénéficier d'un accompagnement personnalisé si nécessaire.

Julie Pitaud
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